Cercle
d'Etude de Réformes Féministes
Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté
RACHID
KACI
Interview
C.E.R.F. :
Quel a été votre parcours personnel et politique ?
Rachid
Kaci : Je suis issu de
l’immigration algérienne, mes parents sont kabyles, j’ai grandi à la cité
Jardins de Suresnes.. J’ai une maîtrise de maths. et un diplôme de
journaliste. Professionnellement, j’ai enseigné, j’ai travaillé au cabinet
d’Alain Madelin et dans l’entourage de Charles Pasqua dans les années 90.
C :
Qu’est ce qui vous a attiré vers la droite ?
R. K : Depuis toujours
je défends le concept de l’effort et de la responsabilité et je n’ai pas
trouvé à gauche cette philosophie. Il y a des personnalités remarquables à
gauche comme Michel Rocard ou Max Gallo mais globalement la gauche française préfère
de façon irresponsable soutenir le discours de « victimisation ».
J’ai d’abord milité dans
le tissu associatif autour des questions de banlieue, j’étais à France plus,
ensuite j’ai monté une autre association qui s’appelle Démocratia.
Ce qui m’a intéressé dans
ce travail associatif, c’est d’aller à la rencontre des jeunes dans les
quartiers, pour la plupart issus de l’immigration maghrébine, et d’aller
contre le discours dominant anti-raciste des années 80 qui consistait à faire
croire à tous ces gamins qu’ils allaient forcement être victimes de
discrimination, que leur sort n’était dû qu’à la société, qu’aux
autres, ils n’étaient jamais responsables de leurs propres actes, de leur
situation.
Au début je n’étais ni à
droite ni à gauche. J’avais beaucoup d’amis à gauche, car dans le tissu
associatif il y a beaucoup de militants socialistes ou communistes. J’ai
beaucoup d’estime, mais alors vraiment beaucoup, pour un certain nombre de
militants communistes ou socialistes, notamment celles et ceux qui ont travaillé
dans mon quartier, car ce sont des gens qui avaient réellement des convictions,
pas des élus, mais des gens qui étaient là, qui combattaient pour un idéal,
et quand je débattais avec eux, ils n’avaient pas l’impression de détenir
la vérité, ils savaient dire « je me suis trompé, tu as raison ».
J’en revois de temps en
temps, des gens qui ont accompagné le militant que j’étais à l’époque,
qui maintenant sont en retraite et qui me disent effectivement « nous nous
sommes trompés » et sincèrement ils se sont trompés, ils ont cru que ce
qu’ils faisaient était bien, lorsqu’ils tournaient autour du discours de
« victimisation » ou d’irresponsabilité de tous ces gamins.
Très vite j’ai plutôt
trouvé les idées qui étaient les miennes à droite, c’est comme ça que je
me suis rapproché de la droite. J’ai d’abord milité à l’échelle de mon
quartier, ensuite à l’échelle de ma ville.
Ensuite j’ai rejoint France
plus à l’époque de la première histoire de voile, au milieu de l’année 1989.
On était très, très engagés contre le port du voile, on était là pour la défense
de la laïcité. J’allais beaucoup plus loin, je disais que le voile ce
n’était pas seulement sur le terrain de la laïcité qu’il fallait le
traiter mais surtout sur le terrain de l’égalité entre les hommes et les
femmes parce qu’il symbolisait la soumission de la femme et non pas la
soumission à Dieu comme me disaient certaines d’entre elles. Donc à l’époque
on avait avec nous le Grand Orient mais ils ne comprenaient pas grand-chose
parce qu’ils étaient dans la vision philosophique sur la laïcité ; or ils
avaient en face d’eux des intégristes qui tentaient de tester
la capacité de résistance de la France, la république française, ce
que l’on mettaient devant eux était la philosophie de la laïcité, mais ils
se fichent de la philosophie, il fallait seulement leur dire non, leur opposer
nos convictions et nos valeurs, c’est tout.
On avait face à nous les
rabbins, les curés, évidemment, par solidarité religieuse, celles et ceux qui
pensaient que si les musulmans arrivaient à obtenir un certain nombre
d’avantages, ils pourraient aussi en obtenir.
On rencontrait notamment les rabbins, on leur disait : « l’idéologie
qui fait que les jeunes filles portent le voile est foncièrement antisémite,
cela se retournera contre vous à terme », et ils répondaient :
« mais non, vous exagérez, ce sont des religieux, des musulmans, le
respect de la croyance .. ». Je leur disais : « il faut
respecter la religion mais pas cette lecture de la religion. »
Ils ont quand même soutenu
le port du voile. Avec Mme Mitterrand, un certains nombre d’intellectuels,
d’associations antiracistes, SOS racisme de l’époque, le MRAP…
Je parle du SOS racisme de
l’époque et pas de Malek Boutih car j’ai beaucoup d’estime pour lui, je
le trouve extrêmement courageux, je suis assez en phase sur plusieurs problèmes
avec lui, même s’il est socialiste.
J’ai quitté France plus au
début des années 90, parce que c’était une association « pure beur »
et j’en avais un peu marre de ce militantisme « pur beur »,
j’avais envie de monter une association qui ne soit pas communautarisme,
j’ai monté Démocratia, qui travaillait autour du même concept de l’effort
et de la responsabilité, mais qui ne s’adressait pas seulement aux beurs,
mais à l’ensemble de la jeunesse française.
Nous avons été les premiers
à dénoncer l’implantation des islamistes dans les quartiers en 1993-94. Nous
avons beaucoup travaillé autour du concept de laïcité à la française et de
sa défense. J’ai travaillé ensuite avec Yamina Benguigui pour le film
« Mémoire d’immigré ».
Je me suis engagé en
politique au RPR auprès de Charles Pasqua, puis auprès d’Alain Madelin à
partir de 95, candidat aux élections européennes sur la liste Sarkozy- Madelin
en 1999, et j’ai été candidat aux élections de la présidence de l’UMP en
2002. Depuis je suis président d’une structure qui s’appelle la Droite
Libre (site internet : ladroitelibre.com), qui a vocation à se transformer
en courant au sein de l’UMP.
En ce moment j’écris un
livre qui sortira en octobre, qui parle de la situation actuelle et des
responsabilités. Nous sommes en 2003, c’est extraordinaire, dans une République
où la laïcité est bafouée, où les droits de la femme sont bafoués, on a
maintenant de plus en plus de piscines où l’on aménage des horaires pour les
femmes, où l’on change le personnel masculin en personnel féminin, on met
des rideaux aux fenêtres, mais c’est complètement délirant, bientôt on
aura des bars avec une partie pour les femmes et une partie pour les hommes, des
trains avec un wagon pour les femmes et un wagon pour les hommes, bientôt un
wagon pour les blancs et un wagon pour les noirs.
Sans exagérer je suis
vraiment inquiet de toutes ces dérives, le bouquin c’est un peu
l’inventaire de toutes ces responsabilités.
C :
Quel est votre rapport avec la religion si ce n’est pas indiscret ?
R. K : Normalement et
logiquement, je ne réponds pas à cette question, je suis un laïc. Je ne
m’intéresse pas à la pratique religieuse des uns et des autres.
C :
Justement, la question est : avez-vous envie d’y répondre ?
R. K : Pas vraiment.
C :
Il y a-t-il un intérêt à y répondre ?
R. K : Non parce que si
je veux rester logique avec moi-même, effectivement je suis musulman, mais ma
pratique c’est mon problème. Comme je ne pose pas la question aux uns et aux
autres, je n’ai pas à juger la pratique des uns et des autres, il ne faut pas
tomber dans ce piège en fait.
Vous savez , il y a eu un
article dans le Monde dernièrement de Xavier
Tersinien pour ne pas le nommer, qui a dit de moi que j’étais converti
au christianisme, il a répété en fait des propos qui étaient tenus sur des
sites intégristes. Tout cela pour discréditer l’action que je mène, pour
dire que je n’ai pas le droit de m’exprimer sur la question de l’Islam
puisqu’à priori converti. Il y a plusieurs niveaux dans cette attaque,
c’est extrêmement grave, outre le fait qu’il ne m’ait pas téléphoné
avant pour me demander si cela était vrai ou pas..
Premièrement, on sait que
chez certains, une personne qui change de religion est condamné à mort.
Deuxièmement, cela
sous-entend que les chrétiens, que les non-musulmans n’ont absolument pas le
droit de critiquer l’islam, absolument pas le droit d’intervenir dans ce débat.
J’estime moi que l’islam
a toute sa place dans la société française mais qu’au préalable, nous nous
devons d’avoir un débat sur cette religion. Mais quand je m’exprime comme
ça, je ne le fais pas en tant que musulman, mais en tant que citoyen français.
On ne peut pas se
contenter de la phrase : pas d’amalgame entre l’islam et l’islamisme,
cela ne suffit pas, il faut aller plus en profondeur : c'est-à-dire :
qu’est-ce que l’islam, de quel islam on veut, quels sont les rapports de
l’islam avec les valeurs de la république, la laïcité en particulier.
Le débat doit avoir lieu
dans la société française, à l’assemblée nationale, au sénat, qu’on en
discute avant même d’organiser l’islam et à partir de là, après on peut
envisager l’organisation de la religion musulmane.
C’est aussi aux grands
intellectuels, aux théologiens, aux érudits qui connaissent les textes
d’envisager la réforme de l’islam, qui est absolument nécessaire pour
suivre en cela les autres religions. Donc pour répondre à la question :
quels sont mes rapports avec l’islam : mon grand-père était imam,
j’ai un profond attachement à cet religion, à la façon dont ma mère m’a
inculqué certaines valeurs de paix, d’amour, de tolérance de l’Islam…
C :
La question est : comment est ce compatible avec
vos conceptions politiques, avec votre engagement politique ?
R. K : C’est
totalement compatible, j’ai fait ma réforme personnelle de l’islam, pour
moi la religion musulmane, c’est un certain nombre de valeurs et de concept,
de respect de l’autre, ça c’est commun à toutes les religions, et c’est
la laïcité.
Cela ne me dérange donc pas
dans mon engagement politique. Par contre, certain de mes interlocuteurs ont du
mal à voir en moi autre chose qu’un musulman et cela me dérange d’être vu
comme cela. Quand je fais une conférence sur la réforme des retraites, je
ne veux pas qu’on voit en moi le musulman qui s’exprime sur ce problème,
je veux qu’on voit en chaque être des compétences ou des médiocrités, je
veux qu’on dise de moi : il est nul dans ce domaine, ou il est bon, un
point c’est tout.
Je pense qu’il y a un
profond mépris, en France, vis-à-vis
de des citoyens de confession musulmane ou d’origine musulmane, à
vouloir les considérer comme étant des musulmans avant d’être des
citoyens.
On est passé d’un
concept d’assimilation à un concept d’intégration, je pense qu’il faut
revenir au concept républicain d’assimilation. Le concept d’intégration
est apparu dans les années 70, on a commencé à abandonner ce qui avait fait
des polonais, des espagnols, des italiens des citoyens à part entière dès
la deuxième génération, pour un concept plus flou qui consiste à respecter
la culture d’origine. Je veux bien qu’on respecte la culture d’origine, toutes
les cultures sont respectables, mais quand une culture ou un aspect d’une
culture est rétrograde, il faut le dénoncer, il faut les abandonner.
Quand une culture impose
l’excision, ce n’est pas par ce que c’est la culture d’origine que je
vais dire « ha ben les pauvres petits, comme c’est leur culture
d’origine »,non, à partir du moment où ils viennent en France, et bien
ils épousent les valeur de la France, et on abandonne un certain nombre de
traditions ancestrales, parce qu’elles sont rétrogrades.
Cela ne me dérange pas
qu’on dise à tous les petits français, quelque soit leur religion, leur
couleur de peau, que l’on dise à tous, d’un point de vue symbolique évidemment
« nos ancêtres, les gaulois ».
On sait que c’est évidemment
faux (quoi qu’avec tous les mélanges…), mais d’un point de vue
symbolique, c’est là l’égalité absolue, le racisme consisterait à dire :
il y a une partie de la classe dont les ancêtres sont les gaulois, et pour
l’autre partie c’est plus flou etc… C’est cela ma conception de
l’assimilation, et l’intégration c’est la négation de cela.
A partir des années 70,
on a appris la langue arabe à des petits jeunes d’origine maghrébine, et à
eux seulement, le samedi après midi, c’était proposé par l’école en
collaboration avec les consulats, à partir du CM1, CM2.
C :
Quand les enfants n’avaient pas fini d’apprendre la grammaire française ?
R. K : Voilà. Et en
réalité les cours d’arabe étaient des cours de coran, on apprenait
l’arabe classique dans le coran.
Ces cours étaient censés
nous faire apprendre la langue du pays d’origine, or on devait apprendre
l’arabe classique alors que personne ne le parlait. Je suis d’origine
kabyle, quand le prof me tapait sur les doigts en me disant que je ne parlais ma
langue maternelle, alors que ma langue d’origine est le kabyle et que mes
parents n’ont jamais parlé arabe : il y avait le mépris.
Au lieu d’apprendre le Français
à tous les mômes, vraiment leur apprendre le français et après envisager
l’apprentissage d’une langue étrangère comme l’arabe, l’anglais,
l’allemand, l’espagnol, comme c’est proposé à tout le monde , proposer
l’arabe seulement aux gamins d’origine étrangère, c’est méprisant.
Après, il y avait une émission
de TV, « Mosaïques », qui ramenait toutes ces populations à leur
culture d’origine, à leur pays d’origine, et non pas à les inscrire dans
le cadre de la République Française. Voilà à mon sens où il y a eu vraiment
du mépris.
Le mépris se manifeste
aussi dans le fait qu’on a toléré l’excision, on a toléré la polygamie,
certes la loi ne le permet pas, mais quand on donne des allocations
familiales à une femme que l’on sait être la 3eme ou la 4eme épouse d’un
homme qui, par ailleurs, touche les allocations des autres femmes ou quand on
donne à un mec trois logements un pour chaque femme, quelque part on tolère la
polygamie.
En 89, avec l’histoire du
voile c’est la même chose, ils n’ont même pas été capables de dire stop,
on arrête là, parce que ce n’est pas supportable, on a essayé de trouver
des excuses en disant : ces pauvres petites gamines. Des gamines dont les mères
ne portaient pas le voile, ces pauvres mères avaient conquis des petites
victoires, des avancées et on trouve en 89 des personnes pour soutenir les
jeunes filles voilées, c’est assez fou.
Le mépris est aussi dans la
manière dont on organise l’islam dans ce pays depuis une dizaine d’années,
c’est quand même assez dingue : on va chercher les visions les plus rétrogrades
qui soient, les tendances de l’islam qui dans un certain nombre de pays
musulmans sont interdites. Les « Frères Musulmans » sont
interdits dans un certain nombre de
pays, et en France ils sont reconnus, ils sont même au centre de la
consultation. L’UOIF, essentiellement, est la structure, la représentation
des Frères Musulmans, financée par les Saoudiens, par la ligue islamique
mondiale et ce sont ces structures que
l’on reconnaît comme étant représentant officiel des musulmans de France. Comme
si les musulmans étaient voués éternellement à avoir des représentants rétrogrades,
ou ayant une vision rétrograde de la société.
Donc voilà, le mépris
s’exprime là aussi. Je préfère avoir quelqu’un qui me traite de sale
« bougnoule », que quelqu’un qui vienne me dire : ah mon
pauvre petit, tu es d’origine musulmane, on va te tolérer, ta femme doit être
en voile : ça c’est du mépris.
Pour les pouvoirs publics,
il est grand temps de taper du poing sur la table, il n’est pas encore trop
tard, pour réaffirmer un certain nombre de principes, de règles et de lois, en
disant ce que les valeurs de la République sont, et que l’on ne transigera
pas.
Il n’y pas à transiger sur
nos valeurs, il faut réaffirmer clairement et fermement nos valeurs, les
limites à ne pas franchir.
C :
Quelles sont ces valeurs ?
R. K : la laïcité
…
C :
Mais quelle laïcité ? Pour les intégristes la laïcité c’est l’égalité
entre les religions et la laïcité c’est de respecter l’islam tel qu’il
est.
R. K : Ce n’est pas ma
conception.
Ma conception c’est évidemment
le traitement égal de toutes les religions, mais
que la pratique religieuse reste dans le domaine privé, et pour
parler crûment qu’ils ne viennent pas nous em… sur la place publique, que
ce soit à l’école ou dans l’entreprise, la poste... Seulement évidemment
on est dans un pays de liberté, donc on ne va pas empêcher le voile dans la
rue, mais on doit poser le débat du
voile. Il faut bannir tout signe ostentatoire d’une quelconque religion, il ne
faut pas imposer aux autres sa pratique religieuse.
Ensuite, nos valeurs ce
sont : l’égalité entre les hommes et les femmes, la démocratie, la
liberté individuelle, la liberté de conscience.
Mais, tout cela me
semble tellement naturel …le simple fait de devoir débattre de toutes ces
questions en 2003 est quand même une formidable défaite pour la société française.
C’est pour cela que je
dis que nous sommes dans une société de faux-jetons, de peureux, nous avons
peur de notre ombre, peur d’être français, nous avons honte, on a tellement
dénigré la France. Il ne faut pas rougir d’être français, il faut en être
fier.
Moi je suis extrêmement fier
d’être français mais dire cela à certaines tribunes, c’est être perçu
comme un « facho ». Bien sûr il y a eu des zones d’ombre, il y a
eu Vichy, il y a eu l’Algérie, mais qu’on peut regarder avec un peu de
recul maintenant, on peut l’analyser, c’est grave bien sûr, mais on ne peut
pas à cause de cela dire que la France est détestable, la France n’est pas
seulement cela, la France est aussi le siècle des Lumières, globalement nous
n’avons pas à rougir d’être français.
Comme on a honte d’être
français, comme on est par ailleurs complexé par rapport à la question de
l’islam, on devient faible, et quand la France devient faible, cela laisse le
champs libre à des militants islamistes qui ont une vision diamétralement
opposée à la nôtre, il s’enfoncent comme dans du beurre, ils profitent de
notre faiblesse, de nos complexes pour se positionner dans le paysage français.
Et ils sont en train
d’obtenir un certain nombre d’avantages, de compromission de la République.
On l’a vu sur le voile et déjà
nous en 89 on disait : « faites attention, car si on cède sur le
voile, ça va être l’ouverture à d’autres choses ».
C :
Justement, il y a des gens qui parlent d’une certaine paranoïa, qui disent
que le danger n’est pas si grand. A votre avis cela peut aller jusqu’où ?
Au niveau français comme au niveau international ?
R. K :
C’est très simple, on le voit, on l’a vu.
Sarkozy qui est allé dans un
congrès et qui s’est fait siffler. Dans un congrès qui n’était pas dans
une mosquée, pas dans un lieu de prière, et où les femmes sont d’un côté,
les hommes de l’autre, les hommes entrent d’un côté, les femmes de
l’autre, où les femmes sont voilées : ce n’est pas le modèle de société
dont je rève moi.
Quand je rentre dans un lieu
de culte et qu’il y a des règles à respecter, je les respecte, s’il y a séparation
entre les hommes et les femmes, bien que je ne sois pas d’accord, je le
respecte car je suis dans un lieu de culte, c’est privé. Par contre, si je
vais dans une assemblée publique, et si je vois une entrée pour les femmes et
une entrée pour les hommes, je ne rentre pas, par principe, car ce n’est
pas mon modèle de société, si on fait ça, surtout de la part d’un
ministre, cela veut dire que d’une certaine manière on cautionne, cela veut
dire : continuez.
Voilà, on a cédé sur le
voile, avant c’était un petit, maintenant on voit des burkas, et ce n’est
pas 150 dans toute la France, on a maintenant des piscines municipales avec des
horaires pour les femmes ( d’ailleurs il y en a aussi à Sarcelles dans la
communauté juive), c’est parfaitement illégal, et demain, dans les cafés,
dans les trains .. .où cela va-t-il s’arrêter ? Rien ne va les arrêter
car is se nourrissent de nos compromissions, ils se renforcent et s’alimentent
de nos lâchetés. C’est pour cela qu’il faut agir tout de suite car sinon
on est foutu, notre modèle de société est foutu.
Quand certains gamins
refusent d’écouter lorsque l’on parle de la Shoa, quand certains gamins
faiblissent à l’école à cause de la période du ramadan, (alors que ce
n’est pas du tout dans le Coran, dans le coran il y a le ramadan mais en cas
de nécessité on arrête, et le savoir est une nécessité), il faut faire très
attention, car autrement cela va être l’émergence du communautarisme en
France. On va assister à l’émergence de communautés avec des gens qui vont
exiger des choses de la république et on va avoir des zones de non-droit,
des endroits où ce sera la règle religieuse qui sera appliquée.
Et si les extrémistes
musulmans arrivent à imposer ce qu’ils veulent, les extrémistes des autres
religions voudront en faire autant et on obtiendra une France qui sera une
addition de communautés qui feront appliquer leurs lois, et ce sera extrêmement
dangereux.
C :
Pensez vous que cela puisse déboucher sur des problèmes économiques ? Si
on pousse les jeunes femmes à ne plus travailler, on va avoir les mêmes problèmes
que les pays arabes, on n’utilise plus tous les talents, et on régresse économiquement,
cela peut s’étendre à toute la
nation.
R. K : De toute manière,
c’est ça leur objectif. C’est comme tous les fascismes, ils s’ « occupent »
des femmes en premier, ils les remettent à la popote, ils s’attaquent systématiquement
aux droits de la femme en la cantonnant au rôle de reproduction.
Dans les quartiers cela se
voit. On s’en prend aux droits, à l’intégrité des femmes.Les jeunes
filles sont embêtées quand elles ne portent pas le voile, elles sont mariées
de force avec un homme du bled, un cousin généralement, alors qu’on en est
à la troisième, quatrième génération. Aujourd’hui ce sont des petites
jeunes filles de 15, 16 ans qu’on marie au bled. Et le pire c’est que quand
on parle avec elles, quand je leur dit « mais tu es jeune, vis ta vie »,
elles disent : « que veux tu que je fasse, comment veux tu que je réagisse ? »,
pour elles c’est la fatalité, elles ne peuvent faire autrement.
. On ne s’imagine pas leur désarroi,
c’est pourquoi des mouvements comme « ni putes ni soumises » sont
importants, ou d’autres… On ne mesure pas l’étendue du problème.
Mais on le voit en circulant
dans les quartiers, moi je cotoie beaucoup de monde, dans des mariages, des fêtes,
je vois ça.
On constate aussi que les garçons
d’ici, après s’être bien amusés retournent dans leur pays d’origine
pour trouver une femme, qu’ils ne connaissent pas mais que leur maman leur présente,
car pour eux les filles de France ne sont pas « mariables » et ils
n’en veulent pas donc ils vont pour l’été dans le bled et reviennent avec
une femme qu’ils ont complètement à leur botte. C’est complètement
hallucinant. Il y a une dérive, c’est pas complètement innocent tout ça,
c’est toléré, en même temps c’est difficile d’aller contre, ce n’est
pas illégal, ce n’est pas un mariage blanc. C’est sur ce fond de dérive
que le l’islamisme progresse.
C :
Et vous n’avez pas l’impression que les politiques français s’en fichent,
parce qu’ils ont l’impression que l’islamisme calme les banlieues, et que
cela ne touchera de toute façon que les gens de l’immigration et que dans les
banlieues ?
R. K : C’est la grande
erreur des pouvoirs publics.
Il y a deux choses. Ils
estiment que l’islamisme peut jouer un rôle social contre la délinquance,
quand l’islamisme est dans un quartier, la délinquance baisse souvent,
beaucoup d’élus locaux veulent avoir des représentants religieux dans leur
ville. Quand il se passe quelque chose, on fait de plus en plus appel à
l’imam, non plus aux associations de locataires ou aux syndics, mais aux représentants
de la mosquée.
Et deuxième chose, c’est
de la part des politiques de droite et de gauche une logique électoraliste, les
musulmans potentiellement pèsent énormément au niveau des élections, il vaut
mieux être bien avec eux, ils représentent dans certaines ville 5 à 10%.
Maintenant il ne se passe pas
une élection sans que les élus aillent dans la mosquée en période électorale,
c’est normal d’aller voir tout le monde au moment des élections, mais
j’ai vu des associations religieuses organiser des débats entre plusieurs
candidats… Les islamistes s’organisent pour peser, ils créent des
associations, font inscrire les jeunes pour qu’ils votent, et ça marche, et
ils disent « nous sommes nombreux, vous allez bien voir, on pèse X
millions de voix en France. ».
C :
Le voile sert à marquer cela aussi ?
R. K : Le voile sert
à marquer le territoire.
C’est l’utilisation des
femmes comme porte-drapeaux, plus il y en a dans la rue plus cela fait effet de
masse, et ça marche.
Quand je retourne dans mon
quartier d’origine, je vois le changement. Il n’y avait pas un voile il y a
vingt ans. Quand ma mère s’installait dans le parc avec ses copines, donc de
la génération des femmes nées en Algérie, au Maroc, en Tunisie, et ayant
passé leur enfance là-bas, il n’y avait pas un voile,. Maintenant j’y vais
et les trois quarts sont voilées, Ce sont les filles et les petites filles de
ces femmes qui sont voilées, elles sont nées en France, nos mères refusaient
de le porter pour se fondre dans la population, pour ne pas se faire remarquer,
et maintenant c’est le contraire. Il y a quelque chose qui s’est passé, il
y a eu un basculement.
C :
L’idée de débat sur l’islam n’est elle pas un piège ? Si l’on réfléchit
sur l’islam, que l’on dit que l’islam c’est bien, que ce sont des bonnes
valeurs, et que l’on définit, reconnaît des règles de l’islam, ne
risque-t-on pas de poser ces valeurs comme inaltérables, intouchables, y
compris par la loi démocratique, comme étant une norme supérieure à la
constitution et aux traites internationaux ?
R. K : Il faut faire
comme Max Gallo et considérer que
notre modèle de société laïque et républicaine est supérieur à tous les
autres modèles de société, le modèle n’est pas parfait mais c’est le
meilleur.
A partir du moment où on
part de ce principe et qu’on le respecte, toutes les religions ont leur place
en France. Les gens qui disent d’emblée « je ne respecte pas ce
principe », et bien ils n’ont pas leur place, et c’est tout, point.
C’est à la république d’imposer les règles du jeu, et pas aux religions.
Il y a un modèle supérieur,
à chacun de s’adapter à cela. Ensuite dans le privé, chacun peut faire ce
qu’il veut dans le respect des lois, c’est la différence entre la sphère
privée et la sphère publique.
Dans la communauté juive,
les intégristes, partisans purs et durs de la pratique n’embêtent pas leur
monde, ils frappent aux portes, ils essayent de convaincre, si les types ne sont
pas convaincus, ils n’imposent pas. Si les islamistes veulent faire de même
pas de problème s’ils n’imposent pas. On est dans une société extrêmement
complexée, extrêmement faible, donc de fait les gens vont s’imposer.
C :
Que répondez vous aux gens qui disent que si l’on considère notre modèle
comme étant le meilleur, on fait du racisme en disant que l’on est supérieur
aux autres cultures ?
R. K : Pour moi ce
n’est pas du racisme, c’est tout le contraire, c’est ce modèle qui permet
la liberté de culte. Imaginez que
demain les catholiques étant majoritaires dans notre pays, décident de nous
imposer ce qu’ils veulent.
C :
C’est ce qui se passait avant.
R. K : Oui, et bien ils
peuvent très bien y revenir.
Alors que notre système
c’est la garantie pour les minorités religieuses, et on
garantit la liberté de culte, on ne peut pas imposer ni par la force ni
par le nombre une pratique religieuse ou philosophique.
On doit protéger les gamins
à l’école. Le fait d’empêcher l’entrée du voile dans les écoles,
c’est aussi une manière de protéger les gamines et de leur assurer le
savoir, l’égalité entre tous les élèves, alors que quand on arrive à l’école,
on se déleste de la croyance politique, religieuse, philosophique inculquée
dans le cercle familial pour pouvoir ensuite s’ouvrir vers d’autres choses,
vers l’apprentissage.
Quelques fois les parents ne
le font pas, alors au moins il y a l’école. Ce n’est pas du racisme, ce
n’est pas de la discrimination, c’est le contraire du mépris.
C :
Qu’avez-vous à répondre aux gens qui disent que la démocratie ne
s’adaptera pas dans les pays arabe, ni finalement aux arabes ?
R. K : Ça c’est méprisant,
ça c’est du racisme pur et dur, alors là du pur et dur.
Vous savez, dans
l’intervention des USA, en Irak par exemple, je suis convaincu qu’il y avait
un peu de cela chez les gens qui étaient contre. On disait que Saddam Hussein
était laïc, mais ça n’empêche que c’était un assassin, un dictateur, un
pourri, il y avait des charniers partout dans le pays.
La question de fond est de
savoir si les pays musulmans sont voués éternellement à avoir des dictateurs
ou peuvent avoir des démocraties. C’est la question de fond pour moi, et
c’est pour cette raison que j’ai soutenu l’intervention des USA.
D’abord j’estimais que
cela faisant un dictateur en moins, et que c’était déjà pas mal, et après
on va bien voir ce qu’il y a derrière, cela ne va pas se faire en trois mois,
mais en espérant que cela aboutisse dans ce secteur du monde à l’émergence
d’une démocratie. N’oublions pas
que dans ce secteur du monde, il n’y a qu’une seule démocratie qui est Israël.
Est ce que oui ou non, les algériens, les africains, les maghrébins les
musulmans ont droit à la démocratie, c’est la grande question qu’il faut
se poser.
C :
Mais il y a des gens qui pensent texto que les arabes ne sont pas capables d’être
démocrates.
R. K : A mon avis ils se
trompent.
C :
… et que c’est leur faire violence que de vouloir les y forcer.
R. K : Ils se trompent !
Cela ne va pas se faire en dix minutes, mais de quel droit on est capable de
dire que des peuples ne sont pas aptes à la démocratie ?
On est tous des êtres
humains, faits de la même façon. Cela veut dire qu’ils sont simplement aptes
à être sous l’emprise de dictateurs ? Mais quel mépris ! Cela
sous-entendrait qu’il existe des gens intelligents
et des gens abrutis, des animaux quoi, des animaux qu’il faut fouetter à
longueur de temps, c’est ça ?
Et bien ce n’est pas ma
conception, les pays musulmans ont le droit à la démocratie, sont tout à
fait aptes à la démocratie et il faut les y aider. Et les y aider c’est les
aider à se débarrasser de leurs dictateurs.
C :
Peut être arrêter d’aider leurs dictateurs ?
R. K : Aussi. Mais même
les aider à les renverser.
J’estime même qu’il y
a un devoir d’ingérence, je suis assez d’accord avec Kouchner, on ne
peut pas fermer les yeux sur ce qui se passe dans certains pays. Je suis de l’UMP
mais je suis assez révulsé quand je vois notre président de la République,
Jacques Chirac, aller en Algérie, qui d’une certaine manière par sa présence
là-bas, ( même si je suis pour l’ouverture, c’est mon pays aussi, je suis
pour son ouverture), cautionne des gouvernants qui ont ruiné le pays, ont foutu
les gens en taule, et ne pas recevoir les Kabyles qui sont en lutte là-bas, et
qui défendent les valeurs qui sont les nôtres, la laïcité la francophonie
par exemple. Donc son voyage aurait dû servir à cela, à défendre
des gens qui défendent nos valeurs, les kabyles ne sont pas les seuls,
il y en a d’autres. A un moment on ne peut plus soutenir les dictateurs. Alors
bien sur certains vont me soutenir que ce sont les USA qui les y ont mis, les
ont soutenu.
C :
Et bien, il faut qu’ils changent.
R. K : Voilà ; on
ne peut pas dire, il y a 40 ans, 50 ans, ils ont installé tel ou tel dictateur
…
C :
C’est justement, c’est à eux de les enlever
R. K : On est tous
responsables d’une certaine manière.
George Bush est responsable
d’une certaine manière, il est l’héritier d’une politique américaine,
mais il peut aussi la changer et dire que voilà, nos aînés se sont trompés,
ou alors que cela avait un sens au moment des deux blocs, soviétique et
occidental. A un moment donné on a le droit de changer son fusil d’épaule.
Ce sont les mêmes personnes
qui vous disent que les arabes et les musulmans ne sont pas faits pour la démocratie,
et que les femmes maghrébines ne sont bonnes qu’à porter le voile et qu’il
faut les laisser faire car c’est leur culture d’origine.
Alors voilà, on va les
laisser porter le voile, on va laisser les jeunes africaines se faire exciser éternellement.
Est ce que c’est ça le
monde qu’on veut ?
La France a intérêt à se
ressaisir.
C :
Et la nation française dans tout cela ?
R. K : Je suis à titre
personnel très attaché à la nation française en tant qu’entité. Comme on
a abandonné le concept, les gens qui sont immigrés depuis peu, peuvent
difficilement épouser l’idée de nation française, dans la mesure où
pour les français eux-mêmes cette notion disparaît. C’est noyé dans
l’Europe.
C :
C’est diabolisé comme nationalisme …
R. K : Voilà. Pour
autant je suis très attaché à l’Europe, mais à l’idée de nation aussi.
C :
Et pour l’entrée de la Turquie ?
R. K. : Moi je suis
opposé à son entrée, je suis pour une sorte de contrat d’association du
point de vue économique. La faire adhérer ce serait la mort de l’Europe, ce
serait une erreur.
Je ne suis pas pour une
Europe qui gommerait toutes les frontières, toutes les identités, au contraire
il faut réaffirmer les identités nationales, mais pas au sens nationaliste ni
au sens fascisant, pour moi l’idée de nation, ce n’est pas le nationalisme.
C :
Pour moi, la nation, cela me fait penser au contrat social, dans le cadre de la
nation il y a un contrat, qui permet la démocratie ;
si on ne sait plus qui vote, on n’est plus en démocratie.
R. K : Moi je suis
contre le vote des immigrés aux élections locales, je suis pour faciliter
l’accès à la nationalité française pour celles et ceux qui le souhaitent
et qui en font la demande.
Je suis très attaché à ces
petits principes qui font qu’on a un lien commun entre tous les gens qui
habitent dans ce pays.
Pour les sans-papiers, je
suis pour l’application de la loi, de façon humaine mais qu’on applique la
loi, sinon on court à la catastrophe.
Et puis surtout, s’il n’y
a plus de nation, comment voulez vous appliquer le concept d’assimilation,
assimiler à quoi ?
C’est pourquoi les
islamistes sont très européens, ils travaillent beaucoup à l’échelle européenne,
car ils veulent détruire cette notion de nation, avant de s’attaquer à
l’idée de nation européenne, pour ensuite la noyer dans la masse.
Il faut donc très clairement
réaffirmer la notion de nation française, la nationalité, la langue,
l’histoire commune, la culture commune, il faut qu’il y ait des références
communes.
Avant d’enseigner la
culture d’autres pays, la culture du pays des parents ou des grands parents,
il faut enseigner la culture française, c’est à l’école de le faire.
On ne peut pas gommer cela,
car on a tous besoin de s’identifier à quelque chose, alors quand il n’y a
plus d’identifiant commun, on va essayer de s’identifier à une religion, à
une nation d’origine, c’est ce qui est en train de se passer.
C :
Est-ce qu’un des pièges de l’islamisme n’est pas qu’il séduit des gens
en leur faisant croire qu’ils peuvent à la fois être islamiste et bénéficier
de la démocratie, alors que c’est incompatible ? Est-ce que le problème
n’est pas qu’on ne sait plus le leur expliquer, il faudrait savoir
l’articuler, parce que pour nous, la démocratie est si évidente, qu’on ne
sait plus la penser, l’expliquer, comme les gens des Lumières ont dû le
faire face aux religieux ?
R. K : Pour nous peut être
c’est évident, il faut qu’on se retrousse les manches, c’est un combat
difficile. Il faut réaffirmer tout cela alors que c’est perçu comme ringard,
comme un retour à l’ordre moral, et cela est lourd de conséquences.
Ce que nous essayons de faire
dans notre courant « la droite libre » au
sein de l’UMP, c’est de nous réapproprier ces thèmes : la
nation, la laïcité… que Le Pen s’accapare depuis trop longtemps.
Cela n’appartient pas à
l’extrême droite française, cela appartient à tous les français et c’est
à nous de les défendre.
C’est un peu plus simple
pour moi, j’ai un positionnement qui est peut être plus aisé à porter parce
que je m’appelle Rachid.
C :
Oui, parce que lorsque l’on aborde le problème de l’islamisme on
nous répond : « mais tu tiens le même discours que Le Pen »,
R. K : Et bien oui, voilà
C :
… alors que ce n’est pas le même discours.
R. K : Mais Le Pen est
très copain avec les islamistes, c’est là où c’est faux de croire que
lutter contre les islamistes c’est aller dans le sens de Le Pen.
Il est très copain avec eux,
parce que c’est la même idéologie, c’est pareil, il est content de voir
les jeunes maghrébins se tourner vers l’islam, il le dit partout.
C :
Pourquoi dites vous que ce sont les mêmes thèmes ?
R. K : Parce que c’est
du fascisme, du repli sur soi, chacun chez soi, c’est exactement la même idéologie.
Le Pen a d’excellents
rapports avec tous les gouvernements des pays arabes, il est très copain avec
Saddam Hussein, il a des contacts avec les mouvements islamistes en France,
c’est logique.
Il ne peut pas aimer des gens
comme nous qui défendons des concepts universels de liberté, de tolérance, de
laïcité. Le Pen n’est pas laïc, il est catholique, il est pour que le
catholicisme s’exhibe à tout va.
En plus d’un point de vue
purement électoraliste, c’est bien pour lui que les islamistes émergent en
France, cela fait peur aux autres, donc cela fera voter pour lui.
C :
Donc le fait de ne pas lutter contre l’islamisme, cela renforce Le pen ?
R. K : Bien sûr,
c’est évident, comme cela fait peur il ramasse des deux côtés.
Et puis ils peuvent aussi
s’entendre sur l’antisémitisme.
Moi j’ai vu des militants
du FN dans les quartiers venir voir les beurs et leur dire : nous avons un
ennemi commun, les juifs. C’est comme ça qu’ils fonctionnent, c’est
pourquoi beaucoup d’islamistes en France ont voté Le Pen, en disant : il
n’aime pas les juifs, nous non plus donc on
vote pour lui. C’est petit, mesquin et dangereux mais ça marche.
Mais on ne va pas lui laisser
le terrain de la nation. C’est la raison pour laquelle on s’en occupe. Il ne
faut pas être complexé, il faut la défendre.