Cercle d'Etude de Réformes Féministes

Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté

ARABIE SAOUDITE :

MARS 2002 : 15 FILLETTES BRULEES VIVES

I – ANTOINE BASBOUS : L’ARABIE SAOUDITE EN QUESTION[1]

Le problème que commence par poser Antoine Basbous est aussi simple qu’insoluble (p11): « Comment « neutraliser » un pays dont le sous-sol recèle le quart des réserves mondiales d’or noir ? »

Antoine Basbous explique comment Bin Laden a pu devenir un héros dans le monde arabe, où l’anti-américanisme règne. Il relate l’histoire du « royaume du livre et de l’épée » « seul pays au monde à porter le nom d’une dynastie », né en 1744 de l’alliance d’une épée, celle de Mohamed bin Saoud, et d’un imam, Mohamed bin Abdelwahab, « qu’une lecture littérale du Coran conduisit à élaborer une version radicale de sa religion connue aujourd’hui sous le nom de wahhabisme. »

P105 « En Arabie Saoudite, quiconque n’appartient pas à la famille royale se voit dicter son comportement dans les moindres détails par les religieux. » « La vie quotidienne des Saoudiens qui ne sont ni dévots ni princes est privée de tout ce qui, pour la plupart des hommes, en fait l’agrément : fumer, voir des films, musique… »

 (p112) « Il va sans dire – mais plus d’un Saoud l’a répété – que «  La démocratie ne convient pas au peuple saoudien » Roi Fahd cité par le mensuel Al-Qoublah, n°2, avril 1993

Puis il expose ce qu’est le « Wahhabisme, islam belliqueux » :

Le grand Mufti Bin Baz y professait que la terre est plate (p108). Selon un haut dignitaire saoudien " Son enseignement est très suivi, non seulement en Arabie mais également dans l’ensemble des pays arabes et jusqu’au Pakistan."

 « Bin Baz ne se cache nullement d’éprouver de la haine à l’égard des autres religions »(p132) Il interdit formellement d’ériger des lieux de culte chrétiens en Arabie et recommande de détruire ceux qui pourraient s’y trouver.  « Cette guerre de religion à l’échelle planétaire résulte d’une lecture très sélective du Coran. Les oulémas de la mouvance whahhabite citent sans cesse la sourate de l’immunité « Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu.. ceux parmi les gens du livre qui ne pratiquent pas la vraie religion. Combattez les jusqu’à ce qu’ils paient le tribut après s’être humiliés. » et la Sourate de la vache « Combattez dans le chemin de Dieu ceux qui luttent contre vous. Ne soyez pas transgresseur car dieu n’aime pas les transgresseurs. Tuez les partout où vous les rencontrerez ... ». Mais il existe aussi des versets plus amènes. »

Quant à la femme (p136), la vision qu’en ont les wahhabite est « dominée par l’inébranlable conviction qu’elle est et sera toujours inférieure à l’homme «  Les femmes souffrent par nature d’un manque d’intelligence et de religion » (Bin Oussaïmine, ancien n°2 du wahhabisme). Pour Bin Baz, « Autoriser une femme à travailler avec les hommes est un grand crime. » On progresse tout de même (p144) : depuis 2001 les femmes peuvent avoir leur propre carte d’identité; avant elles figuraient sur celle de leur tuteur légal.

« A la mi-mars 2002, l’incendie d’une école de filles à la Mecque a causé la mort de 15 fillettes et en a gravement intoxiqué une cinquantaine. Les moutawa’a[2] avaient empêché les malheureuses de sortir de leur établissement en feu sous prétexte qu’elles ne portaient pas l’abaya de rigueur et que leurs mahrems, tuteurs mâles ayant la responsabilité de toute femme en Arabie, n’étaient pas là pour les réceptionner. Comme ils ont empêché les pompiers de rentrer à l’intérieur de l’établissement pour lutter contre les flammes de peur qu’ils aperçoivent les jeunes filles en l’absence de leur tuteur. Celles qui avaient réussi à enjamber les grilles de l’école furent repoussées à l’intérieur par les miliciens religieux. »

Pour Antoine Basbous, (p146) « Quiconque consacre son activité à un islam militant et offensif trouve bourse ouverte à Ryad. » « Il n’existe pas une seule mosquée bâtie en Occident sans une contribution de l’Arabie à son financement. ».  Une publication gouvernementale saoudienne nous apprend qu’au cours des « trente dernières années, l’Arabie a construit 2000 écoles religieuses, 1500 mosquées, 210 centres culturels islamiques et 202 collèges en Europe, en Amérique, en Asie et en Australie. 

Sur le plan militaire (p148)« Chaque fois que surgit dans le monde un conflit où des musulmans sont partie prenante – Palestine, Afghanistan, ex-Yougoslavie, Tchétchénie, Philippines, Algérie – Ryad finance le djihad. »

(p150) En 2000, un rapport confidentiel adressé au palais de Rabat révèle que le Maroc subit une véritable « invasion «  par le wahhabisme, que l’auteur qualifie de « forme vide de connaissances ».

Le système était simple selon Antoine Basbous avant le 11 septembre 2001 (p161) : en contrepartie de la protection de la superpuissance américaine, l’Arabie assurait l’approvisionnement pétrolier de l’Occident, elle réinvestissait ses pétrodollars en commandes d’armes, achats d’usines clés en main, ou placements financiers aux USA ou en Europe. Or ce pays a fourni « leur doctrine, l’essentiel de leur financement et le gros de leurs effectifs aux kamikazes du 11/9. » et il ne peut réfuter idéologie meurtrière car « L’Arabie ne saurait renier l’islam belliqueux et xénophobe qu’elle pratique depuis neuf générations et sur lequel elle s’est bâtie. »

En mars 2002, à la veille de la rencontre entre le prince Abdallah et George W. Bush, l’imam de la grande mosquée de la Macque, Abdelrahmane Al-Souddaïss, dans un discours télévisé, qualifie les juifs de « singes, porcs, traitres et assassins de prophètes » et exige que le prince retire son plan de paix avec Israël.

La rente pétrolière n’a même pas servi à développer le pays (p181) : elle a servi à essentiellement à « soutenir les amis à l’extérieur, amadouer les ennemis, répandre l’idéologie wahhabite, et entretenir le fastueux train de vie de l’oligarchie princière ».

Pour Antoine Basbous (p185), une guerre d’usure planétaire a commencé.