Cercle
d'Etude de Réformes Féministes
Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté
CONSEIL EUROPÉEN
DES FATWAS ET DE LA RECHERCHE
RECUEIL
DE FATWAS
SÉRIE
N° 1
Avis
juridiques concernant les musulmans d'Europe
Editions
TAWHID, 2002
Préface
de Tariq Ramadan
« La mission du Conseil, telle que la présente dans son introduction son président, le shaykh Yûsuf al-Qarajâwî, était d'abord de combler cette lacune et d'offrir, au cours d'une élaboration pensée de façon permanente, une série de prescriptions juridiques à même d'aider les musulmans d'Occident et d'Europe. »
COMMENTAIRE
Les
prescriptions religieuses ne sont pas morales mais juridiques
« L'enjeu, soyons clairs, consiste à se donner les moyens de « rester musulmans » tout en vivant dans de nouveaux environnements, fondés sur des rapports au religieux, à la pratique et à la morale, que les musulmans ne connaissaient pas dans leur pays d'origine. »
COMMENTAIRE
Les musulmans seraient ils donc en péril de ne plus l’être du fait qu’ils ne seraient pas dans « leur pays d’origine » ?
« Parlera-t-on toujours de droit et de jurisprudence en situation de minorité (figh al-agaliyyât) ? Pour des citoyens européens de confession musulmane, à quoi donc fait référence cette notion de minorité dans la relation que les individus ou les communautés entretiennent avec l'État de droit de leur société respective? 1’« intégration légale » des musulmans peut-elle se suffire d'adaptations, parfois bien alambiquées, ou suppose-t-elle une réflexion profonde qui les sorte et les libère de la logique de l'adaptation pointilleuse « pour se protéger », afin de les ouvrir à de nouveaux horizons de la contribution et du renouveau ? Ce qui aujourd'hui est utile ne doit pas nous tromper sur les défis, ô combien immenses, que l'avenir, et souvent déjà le présent, nous invite à considérer. »
COMMENTAIRE
Le commentaire serait à faire par l’auteur lui-même : concrètement quel « horizon immense » nous annonce la sortie annoncée de cette « situation de minorité » ? A lui de dire de quoi il parle, au lieu d’ouvrir la voie à des conjectures.
Présentation du conseil par
Yusuf AL-QARADAWI Président
du Conseil européen des fatwas et de la recherche
« On dénombre ainsi, en Europe occidentale et orientale, environ 50 millions de musulmans. »
COMMENTAIRE
Nous
renvoyons aux explications de Michèle Tribalat sur la fiabilité de ces
chiffres.
« La mise en place de ce
Conseil s'est avérée nécessaire au vu de l'existence de certains prétendus
savants, qui se sont autoproclamés habilités à dispenser des fatwas, prononçant
ainsi des fatwas erronées et trompeuses, autorisant les musulmans à voler les
biens des pays qui les ont accueillis, leur offrant le gîte et le couvert,
ainsi que la sécurité, et à s'en accaparer par tous les moyens : le détournement,
la falsification, la fraude... Selon eux, les musulmans ne doivent acquitter ni
la contrepartie de ce qu'ils consomment ni le salaire de ceux qu'ils emploient
; ils peuvent mentir pour bénéficier d'aides auxquelles ils n'ont pas droit,
tromper et trahir lorsqu'ils le peuvent les partenaires avec lesquels ils
traitent. Ceux-là constituent une marque infamante sur le front de l'islam et
sont assimilables à certains, parmi « les gens du livre », qui se sont
accaparés illicitement les biens d'autrui en disant, tel qu'il est dit dans le
Coran : « [...] Nous ne sommes tenus à aucun scrupule à l'égard de ces gens.
[...] » Coran 3/75
COMMENTAIRE
1 - On est stupéfait d’apprendre que la nécessité du conseil résulte, d'après lui même, du fait que des fatwas ( édictés par d'autres) ont autorisé le vol des pays d’accueil. Certaines lectrices nous ont demandé si ce texte n'était pas un faux, mis au point par l'extrême droite pour diffamer l'islam : ce livre étant diffusé dans des librairies islamistes, il n'y a pas de raison de croire qu'il s'agirait d'un faux.
2 - Est il paranoïaque de voir dans la référence à « certains -parmi les gens du livre » et dans l’imputation à leur égard à la fois d’actes condamnables (s’accaparer illicitement les biens d’autrui) et d’une conception morale vile justifiant ces actes (en vertu de laquelle ils ne se sentiraient tenus à aucune scrupule »), une allusion à l’un des deux peuples du livre : les juifs ou les chrétiens, (allusion toute aussi infamante pour l’un que pour l’autre d’ailleurs) ?
Qu’il
y ait dans un texte vieux de 1500 ans, le Coran, des passages pour le moins
ambigus à l’égard des peuples de l’époque est une chose, qu’un livre
paru en 2002 en France, y fasse référence au présent de l’indicatif en
est une autre.
Les membres du Conseil :
- Yusuf Al Qaradawi , président, (Egypte-Qatar)
- ...
COMMENTAIRE
Parmi
les 30 membres de ce Conseil « Européen », énumérés avec
mention de leur pays page 36, un tiers vient de pays non européens
(Liban 1, Soudan 2, Arabie Saoudite 2, Emirats arabes unis1), à
commencer par son président, situé en « Egypte-Qatar ».
Des
non-européens « légiférant » pour des européens, des chimères
« Egypte-Qatar » : peut-on marquer de manière plus évidente
l’indifférence vis à vis de la notion d’Etat-Nation ?
Les recommandations du conseil
lors de ses 2eme et 3eme sessions ordinaires
« 1. La préservation de leur identité
musulmane, de leur personnalité religieuse, et ce par le respect des
prescriptions divines relatives à ce qui a été prescrit ou interdit, au
licite et à l'illicite, en ce qui concerne tant les pratiques rituelles, les
relations, les mœurs, les aliments et les boissons que les relations familiales
et sociales.
2. Le Conseil recommande aux musulmans résidant
en Europe d'oeuvrer inlassablement en vue d'obtenir des pays dans lesquels ils résident
la reconnaissance de l'islam en tant que religion, ainsi que l'exercice - pour
les musulmans en tant que minorité religieuse à l'instar des autres minorités
religieuses - de tous leurs droits relatifs à l'organisation de leur statut
personnel en matière de mariage, de divorce et d'héritage.
Le Conseil invite les pays européens à
reconnaître la religion musulmane et les droits des musulmans, à l'instar de
ce qui a été entrepris par certains d'entre eux tels la Belgique, l'Espagne,
le Danemark et la Hongrie.
À cet effet, le Conseil recommande aux
musulmans la création d'institutions légales afin de prendre en charge
l'organisation de leur statut personnel, conformément aux dispositions de la législation
islamique et dans le respect des lois en vigueur. »
COMMENTAIRE
Faut
il expliquer ce qui est explicite ? Les
musulmans DOIVENT militer pour CHANGER LA LOI du pays d’accueil et Y FAIRE
APPLIQUER LA LOI MUSULMANE en matière de statut personnel.
On
n’est pas ici dans l’intime de la notion d’identité ou le vague de la
culture, il s’agit de changer de législation, pour adopter une législation
ayant d’AUTRES PRINCIPES FONDAMENTAUX.
« 3.
Le Conseil recommande à nos frères musulmans le respect de ce qui est prescrit
par le Livre et la Sunna, et le consensus des théologiens de l'islam, en matière
de respect des dispositions du pacte d'al-amân
(sécurité) et des conditions de
résidence et de citoyenneté dans les pays européens dans lesquels ils
vivent - le Conseil insistant particulièrement sur ledit respect. Les
obligations les plus importantes sont :
•
de considérer intangibles les vies des nonmusulmans, leurs biens, leur
honneur (...)
• de respecter les lois du pays d'accueil
qui les protège et leur permet de bénéficier de toutes les garanties d'une
vie digne. En effet, Dieu le Très-Haut dit: « La récompense du bien estelle
autre chose que le bien ? » Coran 55/60 (...) »
COMMENTAIRE
Le
conseil recommande de respecter les lois. En effet il ne s’agit pas de les
violer, mais de les faire changer par la France elle-même. Bien sur ceci est
conforme à la démocratie "formellement", mais il s'agit sur le
fond de renverser les principes démocratiques...
« •
de s'éloigner de toutes sortes de gains illicites, parmi lesquels les démarches
faites par certains musulmans pour l'obtention d'aide sociale alors qu'ils
exercent une activité salariée ou disposent d'un commerce. »
COMMENTAIRE
On
est stupéfait qu’une telle recommandation apparaisse nécessaire au
conseil. L’explication est donnée par Al Qardawi dans la présentation.
Qu’ajouter,
que peut-on dire ? Comment
qualifier les fatwas que dénonce le conseil, sinon que de racistes ou de
« non-musulmano-phobes » ?
Est-il
abusif de se demander pourquoi le conseil parle de ces fatwas et les présente
comme une réalité qui aurait une importance sociale telle qu’elle ait
poussé à une constitution d’une assemblée permanente de religieux venus
de tous les continents ?
Nous
estimons, (mais cela peut se contester et chaque lectrice pourra se faire un
avis propre), qu’à la lecture de ces deux passages sur les vols dans les
pays d’accueil, qui ne font pas l’objet par les auteurs de plus amples
commentaires sur l’estimation de l’importance de ces pratiques, certains
lecteurs ne peuvent qu’être poussés à des idées racistes, à des généralisations
abusives. Les auteurs peuvent ils
sérieusement soutenir qu’ils ignorent ce risque ? Il nous semble
qu’ils ne font rien pour le réduire.
« •
de déployer tous les efforts nécessaires afin d'assurer aux nouvelles générations
- garçons et filles - une éducation musulmane moderne, et ce à travers la création
d'écoles, de centres d'éducation et de loisirs en vue de les prémunir contre
la délinquance. »
COMMENTAIRE
Là
encore, apparaît la référence à la « délinquance » possible.
Peut on sérieusement soutenir que l’on ignorerait l’image désastreuse
des musulmans qui résulte de telles petites phrases ? Il nous parait
raisonnable de soutenir que ce type de propos ne peuvent qu’attiser la haine
de concitoyens français envers d’autres, dans toute une frange de
population qui n’a pas la culture anti-raciste et intellectuelle nécessaire
pour les analyser.
Fatwa
n° 4
« La
question de la condamnation à mort de l'apostat relève des prérogatives de l'État.
C'est au gouvernement islamique qu'il appartient d'en juger, et les
institutions, associations ou centres islamiques ne sont pas concernés par
cette question. (....)
Certains parmi les pieux anciens et les oulémas
sont même allés jusqu'à déclarer que tout apostat n'est pas passible de
mort, mais seulement celui qui affiche son apostasie, appelle à la discorde ou
à nuire à Dieu et à Son Envoyé ainsi qu'aux croyants. Sa mort vise en fait
à protéger la religion et la société de ses méfaits et ne constitue pas un
déni de la liberté de conscience vu le tort qu'il fait à autrui en piétinant
leurs droits. Les intérêts de l'État et de la société prévalent sur l'intérêt
individuel personnel. Cette question est en vérité similaire à ce que les
lois modernes qualifient de « haute trahison », à la suite des préjudices
qui en découlent pour l'intérêt général. (...)»
COMMENTAIRE
Ce que nous appelons « liberté de conscience » qui implique la liberté de changer de religion, est ici qualifié d’acte répréhensible.
Ce que nous appelons « liberté d’expression » qui implique de pouvoir dire pourquoi l’on a changé de religion, est ici qualifié de trahison justifiant la peine de mort.
Ce que nous interdisons, la peine de mort, depuis un certain Robert Badinter entre autres, en accord avec toutes les déclarations relatives aux droits fondamentaux, est ici tranquillement légitimé.
Décidément non, M. Qaradawi, nous n’avons pas les mêmes valeurs.
Fatwa
n° 6
« Nous
sommes tenus de convaincre la musulmane que le fait de se couvrir la tête est
une obligation religieuse (...)
Dieu a prescrit cette tenue pudique et ce foulard pour la musulmane afin
qu'elle puisse être distinguée de la non-musulmane et de la non-pratiquante.
Ainsi, par sa tenue, elle donnera l'image de la femme sérieuse et honnête, qui
n'est ni une séductrice ni une tentatrice, qui ne fait de tort ni par ses
paroles ni par un mouvement quelconque de son corps, afin que celui dont le
coeur est pervers ne puisse pas être tenté par elle. (...)
Bien
que le port du khimâr, du couvre-chef ou du hijab comme on l'appelle de nos
jours soit une obligation pour la musulmane, il n'en reste pas moins qu'il n'est
qu'une application de la religion et non l'un de ses fondements. (...) »
COMMENTAIRE
La
première des raisons citées est la visibilité de la musulmane, la
distinction ostensible entre la musulmane et les autres femmes.
La marque de distinction qui est constitutive de ou rend possible la « discrimination » ( selon notre code pénal) est posée ici comme un objectif positif.
De
plus, il s'agit de marquer la différence, pour ne pas dire la supériorité,
par rapport à la femme qui n'est ni "sérieuse ni honnête" et qui
"fait du tort", par rapport à la non musulmane.
FATWAS
RELATIVES AU MARIAGE ET DIVORCE
On
trouvera dans cette section des réponses de première importance concernant le
rapport que les musulmans doivent entretenir avec la législation des pays
européens. Beaucoup de musulmans, sous prétexte que les pays occidentaux de
sont pas islamiques se permettent des écarts avec les lois et trichent dans de
nombreux domaines, dont celui du mariage dont il est question ici. « Mariages
arrangés », « mariages blancs », tout devient bon pour obtenir des papiers
et légaliser une situation par des voies illégales. Le Conseil rappelle ici le
caractère absolument illicites de ces pratiques.
COMMENTAIRE
voir
les précédents...
Fatwa
no 21
Question :
La
femme a-t-elle besoin de la permission de son époux si elle désire raccourcir
la longueur de ses cheveux ?
Réponse :
La
femme peut se raccourcir les cheveux de façon imperceptible pour le mari, (...)
Il
existe par ailleurs un autre type de raccourcissement qui modifie l'aspect de la
femme et son image pour son mari. (...) Cette coupe visible nécessite une
entente préalable entre les époux avant son exécution, afin que perdure
l'affection et la concorde entre eux.
COMMENTAIRE
Il serait sans doute plus rapide de ne publier
que la liste de ce que les femmes ont le droit de faire.
Fatwa n° 24
« Cela
relève de l'honnêteté dans la vie commune prescrite par Dieu et du principe
d'équité dans la répartition des droits et devoirs entre les parties.
«
Les femmes ont des droits équivalents à leurs devoirs, en toute honnêteté.
Les hommes sont à un degré au-dessus des femmes. » Coran 2/228 »
COMMENTAIRE
Dans les conférences internationales sur les
femmes, des gouvernements ou organisations musulmanes défendent la notion
d’équité en l’opposant à celle d’égalité. Voilà donc la définition
que le Conseil donne de l’équité en se référant au Coran.
Il est souvent mentionné pour défendre la
notion d’équité, que les droits et devoirs des hommes et des femmes sont
« différents », et que c’est pour cette raison que la notion
d’égalité serait inadéquate.
Ici, le conseil associe à la notion d’équité,
celle d’infériorité. A moins de soutenir qu’être « un degré en
dessus » ne signifierait pas être supérieur ?
Comme dirait Orwell, répétons :
« l’inégalité c’est l’égalité ». Amen.
Fatwa n° 26
«
Les hommes ont autorité sur les femmes en raison [des qualités] par lesquelles
Dieu vous a élevés les uns par rapport aux autres et en raison des dépenses
qu'ils prélèvent sur leurs biens [au profit de leurs femmes]. » Coran 4/34
Fatwa
n° 32
L'époux
a le droit d'interdire à sa femme de rendre visite à une femme précise,
musulmane ou non, s'il craint que cela porte tort ou préjudice à son épouse
ou à ses enfants, ou à sa vie conjugale.
C'est
l'homme en effet qui a autorité sur la famille et qui est son gardien. Il est
donc tenu de préserver celle-ci de tout ce qui l'exposerait à un danger, qu'il
soit réel ou supposé, l'une des règles de base étant que la prévention du
mal doit prévaloir sur l'intérêt éventuel.
Pour
notre part, nous recommandons à l'homme de ne pas abuser de son autorité.
COMMENTAIRE
Le mari joue ici le rôle d'un père éduquant
sa femme-enfant. Puisqu’ils vous disent que l’homme ne doit pas abuser de
son pouvoir, où est le problème ? Mais "Qu’est ce qu’elles
veulent encore ?" ...
Fatwa
n° 3 7
Il
est rapporté dans le hadith authentique que le Prophète (4) a dit «
La pudeur fait partie de la foi.
» « La pudeur ne peut rapporter que du
bien. »
Cette
pudeur est une qualité louable aussi bien chez les hommes que chez les femmes,
mais elle l'est encore davantage chez la femme et plus conforme à sa nature féminine.
C'est cela qui fait que, généralement, elle ne prend pas l'initiative
d'adresser la parole aux hommes qui lui sont étrangers, (...) L'important
est de savoir que la Loi n'interdit pas qu'une femme parle avec un homme ou
vice-versa en cas de besoin, si les propos restent dans les limites du licite et
conformes à ses normes.
COMMENTAIRE
Les femmes ne sont donc libres d'adresser la
parole aux hommes qu'en cas de nécessité ?
La pudeur n’interdit donc pas seulement de
se promener « en cheveux », mais également de parler à qui l'on
veut.
On remarque aussi la référence à la
"nature féminine", de même que par ailleurs, Tariq Ramadan parle
de l'"être féminin". Le conseil partage en cela la vision commune
à tout le patriarcat, qui justifie la restriction des droits des femmes par
leur prétendue "nature féminine".
Fatwa no 38
Question :
Est-il permis à la femme de monter à bicyclette ? Qu'en est-il pour les filles vierges, avec le risque qu'elles perdent leur virginité ?
Réponse :
Monter
à bicyclette ou conduire une voiture ou prendre tout autre moyen de locomotion
est un droit reconnu en soi (...)
Quant
à l'éventualité de la perte de la virginité pour les filles vierges, il
est nécessaire d'étudier la question et de connaître le degré de risque.
NO
COMMENT