Cercle
d'Etude de Réformes Féministes
Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté
SHEIKH
YÛSUF AL-QARADÂWÎ
LE DANGER DE L'APOSTASIE…
ET LA LUTTE CONTRE LA ZIZANIE -
30
DECEMBRE 2002. (EXTRAITS)
http://www.islamophile.org/spip/article458.html
"Le
danger le plus terrible auquel est confronté le Musulman est celui qui menace
son identité spirituelle, c'est-à-dire celui qui menace sa foi. C'est pour
cette raison que l'apostasie - la mécréance après l'Islam - est le danger le
plus terrible auquel la société musulmane est confrontée.
A
notre époque, la société musulmane a été la cible de violentes invasions et
d'attaques virulentes visant à la déraciner. L'invasion laïque et athée, qui
poursuit sa mission jusqu'à aujourd'hui au cœur même des terres d'Islam est
probablement la plus vicieuse et la plus dangereuse.
A
partir de cela, les juristes de l'Islam sont unanimement d'avis que l'apostat mérite
une peine - même s'ils peuvent diverger sur sa nature. Leur grande majorité
estime que cette peine est la peine de mort. C'est l'avis des quatre écoles de
jurisprudence islamique prévalantes, voire des huit écoles.
A
ce sujet, une somme de hadiths authentiques ont été narrés par un certain
nombre de Compagnons. Par exemple, le hadith d'Ibn `Abbâs : « Quiconque
change sa religion, tuez-le. » Le hadith d'Ibn Mas`ûd : « Le
sang d'un Musulman qui atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu et que je suis le
Messager de Dieu est illicite sauf dans trois cas : l'homicide volontaire,
le fornicateur qui a déjà connu le mariage et l'apostat qui abandonne la
Communauté. »
Mon
opinion est la suivante. lorsque l'apostasie est aggravée - comme l'apostasie
de Salmân Rushdî - et que l'apostat invite à son hérésie par la langue ou
par la plume, alors il convient dans ce cas de châtier de manière prononcée,
donc d'adopter l'avis de la grande majorité des savants de la Communauté, de
considérer littéralement les hadiths, afin de déraciner le mal et de fermer
la porte à la zizanie."
COMMENTAIRE
Le refus d’un
droit fondamental , celui de changer de religion, est ici nié de la manière
la plus explicite qui soit.
"L'apostat
qui invite à l'apostasie n'est pas un simple mécréant, ne croyant pas à
l'Islam. Il mène de fait une guerre contre l'Islam et contre la Communauté. Il
est donc à considérer au même titre que ceux qui font la guerre à Dieu et à
Son Messager, répandant la corruption sur Terre. La guerre - comme le dit Ibn
Taymiyah - est de deux sortes : la guerre par la main et la guerre par la
langue. En matière de religion, la guerre par la langue peut porter encore plus
de préjudice que la guerre par la main.
Or,
comme l'ont dit les sages, la plume est l'une des deux langues. Elle peut même
être encore plus terrible que la langue et porter encore plus de préjudice,
surtout à notre époque où il est possible d'assurer une large diffusion des
écrits.
Cette
sévérité dans la lutte contre l'apostasie est due au fait que la société
musulmane est fondée en tout premier lieu sur la foi et la croyance. La foi
constitue en effet le fondement de son identité, la règle qui régit son mode
de vie et l'essence de son existence. Pour cette raison, il ne saurait être
permis à quiconque de s'en prendre à ce fondement ou de toucher à cette
identité. A partir de là, l'apostasie déclarée constitue le plus grand crime
aux yeux de l'Islam. Elle est en effet un danger pesant contre la personnalité
de cette société et contre son entité morale. "
COMMENTAIRE
L’apostasie
est présentée ici comme une atteinte à l’existence même de la société
musulmane.
"L'Islam
ne contraint personne à l'embrasser, ni à sortir d'une religion pour se
convertir à une autre religion. Car la foi prise en compte est celle qui découle
d'un choix délibéré et d'une conviction. Dieu - Exalté soit-Il - dit dans le
Coran mecquois : « Est- ce à toi de contraindre les gens à
devenir croyants ? » (sourate 10 intitulée Jonas, Yûnus,
verset 99). Il dit également dans le Coran médinois : « Nulle
contrainte en religion ! Car le bon chemin s'est distingué de l'égarement. »
(sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, verset 256).
Néanmoins,
l'Islam n'accepte pas que la religion soit un jeu dans lequel chacun y entrerait
aujourd'hui comme il lui plaît et en sortirait demain comme il lui plaît."
COMMENTAIRE
La notion de
liberté religieuse de l’auteur est celle de « entrée libre, sortie
interdite ».
Cette notion
est en contradiction totale avec la notion de liberté de conscience qui prévaut
au moins en France depuis 1789.
"L'Islam
sanctionne uniquement l'apostat qui professe ses opinions, en particulier celui
qui s'active à inviter à l'apostasie. L'Islam entend ainsi protéger l'identité
de la société et préserver ses fondements et son union. Il n'existe aucune
société dans le monde qui ne possède des fondements auxquels il est interdit
de s'en prendre, comme par exemple : l'identité, l'affiliation, l'allégeance.
Il est ainsi inacceptable pour un membre d'une société donnée de modifier
l'identité de celle-ci ou de transformer son allégeance aux ennemis de la société
en question.
C'est
pour cette raison que la trahison de la patrie et l'alliance avec les ennemis de
celle-ci, en leur témoignant de l'amitié et en leur délivrant les secrets,
sont considérées comme un crime d'une grande importance. Pourtant, nul n'a
jamais dit qu'il faut accorder au citoyen le droit à ce qu'il change son allégeance
nationale à qui il veut et quand il veut.
L'apostasie
n'est pas seulement une prise de position intellectuelle, pour que le débat se
résume au principe de la liberté de conscience. Plus que cela, il s'agit d'un
changement d'allégeance, d'une transformation de l'identité, d'une mutation de
l'affiliation. L'apostat porte désormais son allégeance et son rattachement
d'une Communauté vers une autre communauté, d'une patrie vers une autre
patrie, autrement dit de la Terre d'Islam (Dâr Al-Islâm) vers une autre
terre. Il se détache de la Communauté islamique dont il faisait partie intégrante,
et se rattache de par sa raison, de par son cœur et de par sa volonté aux
adversaires de cette Communauté. C'est ce qu'exprime le hadith prophétique,
d'après la version consensuelle d'Ibn Mas`ûd : « l'apostat
qui abandonne la Communauté ». L'expression « qui abandonne
la Communauté » est ici une caractérisation générale, non restrictive :
tout apostat abandonne de facto la Communauté. "
COMMENTAIRE
L’auteur
explique que le changement de religion est un changement de communauté, et
que le fait de parler du changement que l’on a fait soi même est une
trahison. On peut en déduire sans abus semble-t-il, qu’il assimile la
situation entre communauté à une situation de guerre, en effet, à notre
connaissance, la seule situation où le fait de changer de groupe soit une
trahison, c’est l’état de guerre.
"L'une des sources du droit islamique en vigueur dans la Communauté est le consensus (Ijmâ`). Or, les juristes de la Communauté, toutes Ecoles confondues, qu'ils soient sunnites ou non, ainsi que les juristes indépendants non rattachés à une Ecole précise, sont consensuellement en accord pour dire que l'apostat mérite une sanction. Il y a quasiment unanimité pour dire que cette sanction est la peine de mort, exception faite de ce qui a été rapporté au sujet de `Umar, d'An-Nakh`î et d'Ath-Thawrî. Il demeure cependant que l'incrimination de l'apostasie est consensuellement reconnue."
COMMENTAIRE
Selon l’auteur, la majorité des « juristes » musulmans pensent comme lui.
"L'apostasie
la plus dangereuse est celle du chef de l'Etat, celle du dirigeant.
Ce
type de dirigeants existe. Ces dirigeants considèrent que s'attacher aux
obligations islamiques est un crime et un symbole d'extrémisme. Ainsi, avec
eux, les hommes sont interdits de prière à la mosquée et les femmes sont
interdites de voile (Hijâb). Le plus étrange est que ces
individus - malgré leur apostasie déclarée - veillent à ce qu'ils demeurent
considérés comme les tenants de l'Islam. "
COMMENTAIRE
Le
fait pour les dirigeants musulmans d’interdire le port du voile est assimilé
par l’auteur à l’apostasie.
COMMENTAIRE
A noter que sur
le même site : http://www.islamophile.org/spip/article458.html se trouve
l'article :