Cercle
d'Etude de Réformes Féministes
Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté
L'ISLAM
ET LA POLITIQUE
Centre
Islamique de Genève.
L'injonction
coranique qui déclare : "Obéis à Dieu et obéis au Prophète et à ceux
qui, parmi vous, détiennent l'autorité" implique que l'autorité du
gouvernement doit être tirée du Livre révélé, le Coran, et complétée par
les enseignements du Prophète et qu'elle doit être détenue par un membre
de la communauté musulmane. Autrement dit, seul un Musulman peut être le
chef de l'Etat. "
COMMENTAIRE
L'autorité
ne vient pas de Dieu, comme dans nos monarchies de droit divin
"occidentales", mais du Coran.
Il
faut bien comprendre l'importance de la confusion : tout est confondu : dieu,
sa parole ... c'est de cette confusion que découle le totalitarisme de la
pensée.
Le
souverain lui même est lié par le Coran, il n'est pas seulement désigné
par un dieu, appuyé sur la morale assez générale d'un évangile; il est lié
par les dispositions beaucoup précises du Coran et des conduites de Mahomet.
"Cette
stipulation est exigée par le caractère idéologique de l'Etat islamique ;
mais cela ne signifie aucunement que les minorités non musulmanes doivent être
reléguées dans le statut des citoyens de seconde classe. A l'exception de la
dignité de chef de l'Etat, tous les chemins de la vie politique et sociale leur
sont ouverts dans la même mesure qu'aux citoyens musulmans ; ils doivent jouir
des mêmes privilèges et de la même protection de leurs intérêts sociaux,
religieux et culturels ; et ils doivent avoir accès en proportion de leur
nombre à la vie politique de leur pays. "
COMMENTAIRE
Seuls
les musulmans font la loi puisque tout doit être conforme au coran, les
autres en sont privés.
Ce
détail mis à part on nous dit qu'ils ont les mêmes privilèges que les
musulmans. L'auteur pense sans doute que le seul privilège pensable pour un
être humain est d'être soumis au Coran ...
Dans
un état "islamique", non seulement le pouvoir découle du Coran,
mais l'auteur nous explique ensuite dans son texte que la législation doit être
conforme à l'islam. C'est à dire que tout le politique est islamique.
Ce
qui signifie logiquement que les gens ayant un autre point de vue n'ont aucun
droit politique, il est inenvisageable de leur permettre d'avoir le moindre
pouvoir politique. Dans cette conception, les minoritaires n'auraient que le
droit de s'exprimer, un peu comme les juges anglo-saxons expriment une opinion
divergente par rapport au jugement, et encore, à condition que leur
expression ne soit pas considérée comme blasphème.
La
minorité est libre d'agir politiquement ... à condition d'agir comme la
majorité.
Dans
une démocratie, les oppositions font passer leurs propres point de vue dans
la législation, peuvent diriger des villes et régions et peuvent devenir
majorités.
Pour
l'auteur, penser ou vouloir agir en dehors de l'islam est impossible, donc être
privé du droit de le faire ne prive de "rien" ...
Il nous prend pour des imbéciles en nous disant que les non musulmans
auraient les mêmes droits politiques que les autres, alors qu'il dit
froidement qu'ils n'auront le droit de de changer les principes, c'est à dire
de réellement faire de la politique. Mais selon sa conception, il n'y a
pas de contradiction, puisque les musulmans n'ont pas plus ne doivent pas
sortir de l'islam.
On
voit bien ici le caractère totalitaire de sa conception politique.
Personne
ne peut sortir de l'islam, ni par l'apostasie, ni en proposant une alternative
politique à la conception islamique, parler d'un droit de sortir de l'islam
est même une aberration, car nous disent par ailleurs les auteurs islamistes
: la rationalité même mène à l'islam.
"Ceci
nous amène à l'un des points essentiels d'une véritable constitution
islamique - à savoir au principe politique énoncé par les mots du Coran,
"leurs affaires doivent être réglées au moyen de consultations
mutuelles". Quelle que soit la forme qui puisse être donnée au mécanisme
gouvernemental d'un état islamique, il ne peut être considéré comme
"islamique" si le gouvernement ne repose pas sur le consentement
populaire et n'est pas l'expression de la volonté populaire. Sur la
base de ce principe coranique, ainsi que de nombreuses ordonnances rendues par
le Prophète, les organes exécutifs et législatifs de l'Etat doivent être
constitués par élection. (...)"
COMMENTAIRE
L'état
n'est pas réellement islamique si le peuple n'est pas consentant, les organes
de l'Etat sont élus.
La
différence avec la démocratie est que ce consentement n'est pas un choix
entre différentes idéologies, mais une adhésion à un gouvernement parce
qu'il est conforme à l'islam.
Le
but de l'état islamique est que le peuple soit islamique. Une des charges du
gouvernement est de faire en sorte que le peuple consente à l'islam.
Selon cette conception, si le gouvernement réalise l'ordre islamique, il est
normal qu'il y ait adhésion du peuple au gouvernement.
Ce
n'est pas au gouvernement que le peuple doit consentir principalement, mais à
l'islam, que le gouvernement doit appliquer. Le peuple consent et à l'islam,
et au gouvernement qui l'applique, et refuse le gouvernement qui ne l'applique
pas et/ou ne sait pas pousser le peuple à consentir à l'islam.
S'il
n'y a pas d'adhésion, cela signifie soit que le peuple ne reconnaîtrait pas
le gouvernement parce qu'il ne le trouverait pas islamique, soit que le
gouvernement a manqué son rôle de faire consentir le peuple à l'islam et
donc n'est pas un bon gouvernement islamique.
Tout
est islamique, les désaccords ne sont que le signe que quelque chose ne
concorde pas, que quelque chose n'est pas islamique, soit le gouvernement soit
le peuple : ce qui n'est pas islamique doit être changé.
On
voit ici pourquoi la conséquence de la confusion entre dieu et sa supposée
parole est le totalitarisme : soit on est conforme à la parole de dieu, on
est avec, "en dieu", ...
soit on n'existe pas.
"J'ai
dit tout à l'heure qu'il est nécessaire que les injonctions concises et nettes
de la Loi islamique - véritable épine dorsale de toute constitution
islamique - soient complétées par une législation souple et constante
traitant de tout ce qui n'est pas prévu par la loi canonique ou qui y est
simplement indiqué en termes généraux. "
COMMENTAIRE
Le
coran et la vie de Mahomet ne donnant pas les réponses à toutes les
questions, une législation est nécessaire. Le "législatif" n'a
pour objet que d'apporter ces précisions manquantes ...
"Il
revient au corps législatif élu d'élaborer jour après jour cette législation,
étant entendu évidemment que la Loi fondamentale de l'Islam reste prépondérante
et qu'aucune législation ne peut s'opposer à la lettre ou à l'esprit de
cette Loi si elle veut jamais acquérir une validité juridique."
COMMENTAIRE
....
mais le législateur n'a aucun choix sur la norme fondamentale, il n'applique
que le coran et la vie de Mahomet. "Le coran est notre constitution"
non pas parce que le coran se présenterait comme une constitution moderne,
indiquant les principes généraux et l'organisation
de l'Etat , mais parce que le coran est la norme supérieure à toutes les
autres.
En
réalité ce n'est même pas d'adhésion, de consentement dont il faut parler,
mais de confusion, d'unanimité fusionnelle : tout est islamique, tout le
monde pense et doit penser la même chose, le gouvernement ou le "législatif"
et le peuple doivent avoir la même pensée, à quelques détails près, (voir
ci dessous).
On
voit là une théorie du totalitarisme à l'état pur.
"Qu'est-ce
que la "théocratie" ?
"Tout
ceci est très séduisant" pourrait dire un Occidental, "mais cet
effort pour établir un Etat islamique ne conduit-il pas à la théocratie
?" A entendre cette question, je ressens l'inquiétude qu'elle renferme -
inquiétude liée aux souvenirs d'une certaine période du passé moyenâgeux de
l'Europe. "
COMMENTAIRE
Selon
les islamistes, les Européens ne sont alarmés par la théocratie que parce
qu'ils ont été soumis à l'Eglise, c'est à dire à une religion fausse, étant
fausse, elle a fait du mal et a été rejetée. Les islamistes pensent que
nous n'avons aucune raison de nous alarmer par contre d'un règne de l'islam,
c'est à dire de LA vraie religion.
"Ma
réponse à cette question supposée est la suivante : oui et non. Oui -
si le concept de théocratie sous-entend une forme de société dans laquelle toute
législation, même celle qui est liée au temps, ressortirait en dernière
analyse d'un principe religieux - en l'occurrence, de l'autorité du Coran,
autorité indiscutable pour tout Musulman croyant. "
COMMENTAIRE
L'auteur
ne se défausse pas; il confirme bien que le Coran doit être la norme suprême.
La "Constitution".
"D'un
autre côté, la réponse est un "non" formel si la question implique
une comparaison entre la théocratie islamique et la règle de l'Eglise dans
l'Europe du Moyen Age : car, il n'y a dans l' Islam aucune institution semblable
à l'Eglise du monde chrétien. Dans une communauté comme celle de l'Islam où
chaque adulte a le droit de remplir n'importe quelle fonction religieuse, il n'y
a ni la place ni le besoin du ministère du prêtre ou d'un clergé ; ainsi n'y
a-t-il pas non plus le danger de voir le pouvoir politique passer dans les mains
d'une hiérarchie religieuse. "
COMMENTAIRE
La
théocratie islamique ne serait pas une théocratie cléricale.
"Ainsi
la méfiance, si répandue parmi les Occidentaux, envers la théocratie
n'est-elle pas justifiée quand elle s'applique au problème de l'Islam. Les
nombreux Musulmans qui luttent aujourd'hui pour l'idéal d'un Etat islamique ne
veulent ni plus ni moins qu'une organisation politique qui leur permette
d'exprimer leur foi en Dieu, non seulement à la mosquée mais également dans
leurs occupations sociales et pratiques. "
COMMENTAIRE
La
pensée de l'auteur apparaît ici d'une pauvreté vertigineuse. L'idée ne
l'affleure même pas que sa conception pourrait ne pas convenir à d'autres.
"Je
ne pense pas que cette idée devrait choquer particulièrement le monde
occidental qui est aujourd'hui profondément conscient de la nécessité
d'opposer à la force agressive d'un matérialisme inhumain la force d'une foi
spirituelle. Je pense au contraire que tout Chrétien qui prend au sérieux sa
religion devrait se réjouir des efforts faits par une communauté religieuse -
communauté dont les principes moraux sont similaires aux siens - pour établir
une société et un état sur la base de sa foi en Dieu. "
COMMENTAIRE
Une autre contradiction flagrante apparaît ici entre les deux phrases, quand on connaît les idées islamistes. Grâce à l'omission hypocrite de deux idées islamistes, le paragraphe peut paraître cohérent. Les deux idées omises sont d'une part celle que le christianisme est une fausse religion ( du moins les chrétiens ne l'ont pas suivie correctement...), d'autre part celle que l'islam doit dominer. Cette omission relève de la plus totale "mauvaise foi".
On nous rappelle d'abord l'idée que le matérialisme règne en occident, et qu'une force spirituelle serait nécessaire, on nous dit que le chrétien peut se réjouir de cette aspiration. Il est même précisé que les deux communautés religieuses auraient des principes moraux similaires. Le lecteur "occidental" peut croire que cette force spirituelle pourrait être chrétienne. Première tromperie. En réalité pour les islamistes, la religion chrétienne est fausse, l'église n'a mené qu'au malheur, et tout ceci est la raison du développement du matérialisme en occident.
On nous dit
ensuite que les musulmans voudraient établir une société sur la base de la
foi. La lectrine "occidentale" peut croire que les musulmans
voudraient établir pour eux mêmes une telle société, et laisser les autres
vivre selon leurs principes. Deuxième tromperie. Vivre dans une société
islamique c'est bien évidemment la rendre islamique pour tout le monde, donc
faire dominer l'islam.