Cercle d'Etude de Réformes Féministes

 

Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté

 

 

   

 

ASMA LAMBARET

MUSULMANE TOUT SIMPLEMENT

Editions Tawhid 2002

 

 

"La polygamie

La polygamie fait l'effet d'un épouvantail en Occident et constitue un sujet de polémique aussi bien à l'intérieur des pays musulmans que les pays occidentaux, lesquels en font un sujet honni, suffisant pour rejeter l'islam en bloc. À vrai dire, décortiquer ce thème sous la seule lumière des valeurs de l'Occident réduit là encore l'analyse. "

 

COMMENTAIRE

L’auteure ne dit pas quelles sont précisément les valeurs à la lumière desquelles il faudrait analyser la polygamie pour bien l’analyser

 

 

"Le soustraire des événements historiques, c'est faire preuve d'ignorance. (...)

le verset qui légifère la polygamie a été révélé après la guerre d'Uhud au cours de laquelle beaucoup de musulmans furent tués, laissant ainsi des veuves et des orphelins ; la polygamie devenait alors une solution pratique, morale et en même temps humaine."

 

COMMENTAIRE

L’auteur ne nous explique pas selon quelle règle morale la fidélité à une femme pourrait être bafouée sous prétexte d’aider la veuve et l’orphelin, et selon quelle règle morale, le secours serait conditionné à la promiscuité sexuelle.

Disons que les valeurs « occidentales » de solidarité ou de charité incitent à aider veuve et orphelin sans forcément ... (censuré).

 

 

"Le contexte historique explique pourquoi la polygamie a été légiférée, permise selon des règles bien précises. Par ailleurs, la femme peut imposer, par contrat, à son futur mari de s'en tenir à une seule épouse : il lui sera impossible de contracter un second mariage."

 

COMMENTAIRE

L’auteur ne dit pas explicitement qu’elle est toujours permise

 

"Il serait intéressant d'établir une analogie entre la polygamie et les relations extra-maritales, appelées concubinage ou union libre en Occident. Le fait d'avoir une maîtresse (ou deux ou trois) est un phénomène quasi courant dans les sociétés occidentales, même si on pousse l'hypocrisie à considérer cette situation comme relevant du domaine privé et sur laquelle il faut fermer les yeux. Actuellement, en Europe, on reconnaît officiellement le concubinage, et les enfants nés de telles unions sont reconnus comme légitimes ! C'est ainsi qu'un enfant né d'une union d'un homme marié avec sa maîtresse est reconnu comme étant légitime, à l'instar des enfants nés de l'union de cet homme avec sa femme, épouse officielle. Il s'agit-là de polygamie, sauf qu'on utilise ici un autre terme."

 

COMMENTAIRE

Dans le mariage « occidental » les époux s’engagent également à la fidélité. Le PACS a également un caractère « monogame ». La reconnaissance des enfants nés du concubinage procède du principe d’égalité entre tous les enfants. Elle ne signifie nullement que les époux seraient libérés de leurs devoirs de fidélité et que la liaison de l’homme marié avec une autre femme que son épouse serait légitimée. Quant aux relations non maritales, elles sont libres, autant pour la femme que pour l’homme.

Les valeurs occidentales privilégiées ici sont l’égalité des sexes et l’engagement réciproque dans la vie de couple marié.

 

 

La violence conjugale

"On trouve un autre verset du saint Coran qui, malheureusement extrait de son véritable contexte, a fini par être souvent pris comme une incitation à la violence contre les femmes. Le verset 34 de la sourate 4  « Les femmes vertueuses sont obéissantes et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leur époux, avec la protection de Dieu. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Dieu est certes Haut et Grand. »

Dans ce verset, Dieu s'adresse en premier lieu aux croyants. Or, qui dit croyant dit un certain nombre de règles à respecter ; autrement dit, le croyant est respectueux, bon et juste.

En second lieu, Dieu parle des femmes « désobéissantes » et non pas des femmes en général. L'obéissance ici est certes une obéissance au mari, mais quel type de mari ? Il est évident qu'il s'agit du mari croyant, bon, qui lui-même obéit à Dieu et à Ses directives. Il est donc question ici de femmes non obéissantes, non respectueuses d'une certaine morale conjugale."

 

COMMENTAIRE

Le mari peut taper s'il est un bon mari croyant ...

Par contre, nulle mention de l'hypothèse du mauvais homme désobéissant...

Quelle que soit la faute, nos codes pénaux occidentaux interdisent à quiconque la violence et la justice individuelle. Et de prôner cette violence.

 

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"C'est ainsi que le Coran préconise une certaine conduite qui va s'articuler selon trois attitudes progressives

-  d'abord, il est demandé aux époux d'exhorter leurs femmes au bien ; autrement dit, les engager à avoir une attitude plus correcte, et cela par un discours persuasif donnant la priorité au dialogue et à la conciliation par la discussion;

- ensuite, il est demandé d'établir un éloigne­ment conjugal entre les deux époux ; cela permet d'atténuer les propos et les querelles qui peuvent être exprimés dans des moments de tension;

- enfin, et lorsque l'épouse, n'obéissant pas aux règles de la morale conjugale, fait volontairement preuve de désinvolture, il sera permis de lui infliger une tape légère.

Il est à noter ici que nombreuses sont les femmes qui finissent, lors d'une scène conjugale, par sombrer dans l'hystérie. Par conséquent, l'expression « frappez-les » signifie donner une tape légère sur le corps, sans aucune violence et comme dernier recours. Précisons que la « tape légère » est le terme que l'on trouve dans tous les ouvrages de tafsîr (explication du Coran) et cela, quelle que soit la date de leur rédaction.

Cette mesure décrite plus précisément dans le tafsîr comme étant une petite tape sur le corps est en fait une mesure plus symbolique que punitive. La loi musulmane précise qu'y recourir est excep­tionnel et est soumis à des restrictions claires. Il est bien entendu que s'agissant d'une petite tape, elle ne doit en aucun cas être sévère au point de causer des blessures ou même laisser une marque sur le corps."

 

COMMENTAIRE

On ne voit pas le rapport rationnel entre l’allégation d’hystérie des femmes et le fait que la phrase « frappez les » signifierait une « tape légère ». Quant à l'hystérie, il serait intéressant de se demander pourquoi les femmes y sombrent ...

Selon le code pénal, la « tape légère » entre dans la catégorie des violences et est donc punie..

 

 

"Alors, oui, suivons l'exemple de la femme occidentale qui lutte pour ses droits, est au devant de la scène politique, est savante, intellectuelle, médecin, chercheur, politicienne, poète ou écrivain. (...) Mais de grâce ! Refusons de suivre celui de la femme occidentale inculte, complètement obsédée par son aspect extérieur, artificielle, et exhibant son corps pour séduire les foules. Refusons ce type de femme qui, au nom d'un libé­ralisme aveugle, s'emprisonne dans le diktat des apparences, de l'immoralité sexuelle, des performances physiques et de la consommation béate."

 

COMMENTAIRE

Les « femmes occidentales » ne sont pas plus souvent incultes, obsédées et immorales que d’autres.

Ce passage est insultant sinon raciste.

 

 

"Dans les sociétés musulmanes, nous sommes devenus les spectateurs passifs et dociles d'un mode de vie occidental, qui nous impose sa pensée, sa consommation, sa désinformation, son actualité, ses joies et ses désespoirs. Faisant abstraction de notre propre monde, nous vivons en leurre celui des autres. Nous assimilons, avec une facilité déconcertante, tout ce qui nous est importé. Notre culture est noyée dans ce vaste continent qu'est aujourd'hui la culture de masse, encore appelé world culture. Nos valeurs culturelles sont réduites au strict minimum, reléguées au domaine de l'exotique, pour épater des touristes en quête d'originalité. Mais où allons-nous ? Comment peut-on continuer à rester indifférent et apathique devant cet état de choses ? Nos valeurs, nos principes et notre mémoire culturelle sont les otages d'une théorie utopique qui n'a rien à avoir avec notre réalité. Seule une prise de conscience collective peut nous éviter de dépérir. Sauver ce qui reste de notre culture à défaut de le sauvegarder. Défendre, prémunir notre identité culturelle est la seule chance que nous avons devant ce véritable naufrage culturel qui nous menace."

 

 

COMMENTAIRE

Le « nous » selon l’auteure, ne vit pas dans la réalité des valeurs occidentales. Lesquelles ne sont pas les bases d’une réalité concrète vécue dans les pays « occidentaux » mais « une utopie ». Le « nous » apparaît en péril : « noyé » « réduit au minimum »...

Quoi ? L’auteure aurait elle été baillonée, étouffée, censurée, empêchée de développer à loisir ses idées et explications sur « ses » valeurs ?

 

 

"Il ne s'agit pas ici de tomber dans le propos de type identitaire et que l'on qualifie, au passage, de passéiste. Un pays aussi occidental que la France a décrété, il y a quelques années, « l'exception culturelle », autrement dit une manière d'ériger un rempart socioculturel pour protéger la culture française de l'invasion nord-américaine. La France, en toute connaissance de cause, a voulu préserver la survie de sa musique, de sa production cinématographique, en fait de sa culture. Personne n'a taxé cet engagement de la France de repli identitaire, encore moins de discours archaïque. Pourquoi s'agirait-il d'obscurantisme et d'intention rétrograde quand il est question de promouvoir les valeurs culturelles musulmanes ? Ou bien l'exception culturelle serait-elle spécifique de certaines valeurs et pas d'autres ?"

 

COMMENTAIRE

La France est un pays ayant un territoire. La culture française réunit la culture de toutes les personnes vivant sur ce territoire, dans une seule communauté : la « Nation », la « communauté nationale », sans distinction pour des « nous » et des « pas-nous ».

Elle soutient sous le terme d’ « exception culturelle » la création artistique, de tous les membres de la nation, sans différence.

La France a des « principes » (ou « valeurs »), décidés démocratiquement, elle permet à toutes et tous d’en débattre, sans exception à l’encontre d’aucune « valeur culturelle » à priori.

Mais aucune invocation d’ « exception culturelle », pour quelle culture que ce soit, ne pourrait autoriser de promouvoir des « valeurs culturelles » visant à détruire les droits et libertés qui sont le fondement la « communauté nationale » française.

Parmi ces droits et libertés figurent : l’égalité, la liberté de conscience, et l’interdiction de la violence privée.

 

 

Le voile

"Les femmes voilées qui ont choisi un engagement religieux particulier doivent mériter le respect. C'est bien là le minimum qu'un être humain peut offrir à son semblable. De quel droit peut-on bafouer les convictions de toutes ces femmes voilées, en taxant les unes d'extrémistes et les autres d'aliénées ? (...)

Le voile est le résultat d'une démarche autonome, de la liberté de disposer de son corps et de son coeur. (...)"

 

COMMENTAIRE

L’argumentaire est exactement le même que celui utilisé pour la reconnaissance de la prostitution comme profession. Il faut les respecter, écouter leur parole, « elles » ne sont ni aliénées ni délinquantes, « elles » sont libres de disposer de leur corps.

 

 

"Cette double dimension, celle de s'affirmer musulmane à part entière et vivre la modernité dans son contexte actuel, c'est exactement ce que peut réaliser la femme musulmane occidentale d'aujourd'hui, qu'elle soit d'origine maghrébine ou non.. Il lui sera plus facile (qu’à sa soeur du pays d’origine) d'établir des ponts entre l'islam, sa morale et ses pres­criptions, et le contexte occidental avec ses valeurs humaines de probité, de droit et de liberté."

 

COMMENTAIRE

L’auteur pense-t-elle que la négation de l’égalité des sexes que représente la polygamie, et l’autorisation de la violence conjugales sous prétexte de justice, qu’elle rattache, sous sa responsabilité, aux valeurs musulmanes, fassent partie de la modernité et soient compatibles avec les valeurs de droit et de liberté ?