Cercle
d'Etude de Réformes Féministes
Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté
II -
IBN WARRAQ
POURQUOI
JE NE SUIS PAS MUSULMAN[1]
Ibn
Warraq se présente lui-même ainsi :
"
Je suis né dans une famille musulmane et j'ai grandi dans un pays qui est
aujourd'hui fier d'être une république islamique ... Avant même de pouvoir
lire ou écrire ma langue maternelle, j'avais appris le Coran par coeur, en
arabe, sans en comprendre un traître
mot; ainsi en est-il pour des centaines de millions d'enfants musulmans. Dès
que j'ai été capable de raisonner par moi-même, j'ai rejeté tous les dogmes
religieux que l'on m'avait fait ingurgiter. Je me considère aujourd'hui comme
un humaniste laïc, qui croit que toutes les religions sont des rêves d'hommes
débiles, de toute évidence fausses et pernicieuses."
Taslima
Nasreen présente ainsi l'ouvrage de Ibn Warraq:
"L'idée
maîtresse contenue dans l'argumentation d'Ibn Warraq est énoncée avec force:
le problème n'est pas simplement l'intégrisme musulman, mais l'islam lui-même.
(...)
Ibn
Warraq démontre de façon convaincante que les atrocités commises en Algérie
ou en Afghanistan ou encore au Soudan, par exemple, sont la conséquence logique
des principes gravés dans le Coran, les Hadiths, la Sunna et la Charia.
Autrement dit, ce que l'ayatollah Khomeiny a mis en pratique en Iran c'est
l'islam, l'islam véridique, et non pas quelque aberration. (...)
Le
jihad, comme Warraq le démontre, est clairement prôné par la loi islamique,
et le Coran foisonne de passages qui exhortent le croyant à tuer l'incroyant ou
le non-musulman. Warraq fait également éclater le mythe de la tolérance
islamique : l'islam a conquis par l'épée, et ce faisant il a détruit la chrétienté
en Orient et la culture persane séculaire, pillant et brûlant les églises et
les temples; il a dévasté l'Inde et a littéralement mis à sac des milliers
de temples hindous.
La
situation déplorable des femmes dans le monde islamique est aussi analysée par
Warraq comme une conséquence, une conséquence logique des principes misogynes
qui sont parsemés dans tout le Coran, les Hadiths et la charia. (...)
Warraq
insiste sur la nature totalitaire de l'islam, montrant en quoi il est
incompatible avec le respect des Droits de l'Homme. Ce ne sont pas seulement les
femmes qui sont inférieures selon la loi islamique, mais aussi les
non-musulmans vivant dans des pays islamiques. De même que nul n'a le droit de
changer de religion : un apostat doit être tué.
Warraq
aborde également les récentes découvertes sur les origines de l'islam, découvertes
qui jettent de lourdes suspicions sur l'authenticité des sources islamiques
(...) Le Coran est également considéré comme un document extrêmement humain,
grouillant d'erreurs grammaticales et historiques, dont il n'existe non pas une,
mais des milliers de versions."
Son
préfacier, le général Salan, note, en bon connaisseur des rapports de force
physique :
"Battre
sa femme est autorisé (...). Aujourd'hui, des théoriciens islamiques
justifient encore cette subordination par des considérations absurdes, alors
que la médecine moderne n'a constaté qu'une différence entre l'homme et la
femme: la force physique."
"Il
existe des Musulmans modérés, l'Islam n'est pas une religion modérée"
Le
livre de Ibn Warraq est une sorte d'encyclopédie critique de l'islam. Entre
autres, Ibn Warraq analyse et critique les textes de nombreux islamologues.
Ibn
Warraq dénonce l'"impérialisme arabe et le colonialisme islamique" :
"Alors
qu'on culpabilise tous les Européens avec le colonialisme et l'impérialisme
occidentaux (...), l'impérialisme arabe est au contraire présenté comme un
objet de fierté pour les musulmans. (...) Personne ne s'avise de faire
remarquer que l'islam a colonisé des territoires qui appartenaient à des
civilisations anciennes, et que ce faisant, il a écrasé et réduit à néant
de nombreuses cultures."
En
prenant l'exemple de l'Inde, il parle même des apports du colonialisme européen,
et il espère que "l'histoire rendra justice à l'impérialisme européen".
Pour
expliquer le rapport entre cet impérialisme et l'islam; il résume la thèse
terrible de Schumpeter :
"D'après
Schumpeter, les Arabes ont toujours été un peuple de guerriers qui vivaient du
pillage et de l'exploitation des populations sédentaires. L'islam était une
machine de guerre qui ne pouvait être arrêtée une fois qu'elle était lancée.
Faire la guerre était une activité tout à fait ordinaire dans cette théocratie
militaire. Les Arabes ne cherchaient même pas de raison pour mener leurs
guerres. Leur organisation sociale réclamait la guerre et sans victoire elle se
serait effondrée. Ici nous voyons un expansionnisme dépourvu d'objectif
concret, brutal et né d'une nécessité de son passé. Les conquêtes arabes
auraient existé sans l'islam. Certaines particularités de l'impérialisme
arabe peuvent être expliquées par les paroles du Prophète, mais leur force
demeure ailleurs. Muhammad n'aurait pas gagné s'il avait prêché l'humilité
et la soumission. Pour ses soldats, vraie religion signifiait victoire,
et fausse religion signifiait défaite. Par conséquent la religion n'était pas
la raison des conquêtes; elle était la manifestation d'un instinct
guerrier."
Il
explique la "djihad" :
"La
nature totalitaire de l'islam n'est nulle part plus apparente que dans le
concept de Jihad, la guerre sainte, dont le but final est de conquérir le monde
entier et de le soumettre à la seule vraie religion, à la loi d'Allah. (...).
Les musulmans ont le devoir de se battre et de tuer au nom d'Allah."
Ibn
Warraq donne une citation très étonnante d'Averroès, juriste, médecin et
philosophe, ayant vécu de 1126 à 1198 en Espagne :
"D'après
lui [Averroès], la pauvreté et la détresse du monde proviennent du fait que
les femmes sont maintenues « comme des animaux domestiques ou des plantes
vertes pour le seul plaisir (des hommes) (...) au lieu d'être autorisées à
prendre part à la production des richesses matérielles et intellectuelles ou
à leur préservation ».
Commentaire
:
900
ans après Averroès, la situation est toujours la même et les mêmes causes
produisent les mêmes effets.
Un
rapport d'experts des pays arabes de 2002 parvenait au même diagnostic. ("
Des experts arabes, sur commande de l'ONU, remettent un rapport absolument dévastateur
sur l'état du monde arabe", article de www.proche-orient.info ).
Des
économistes s'interrogent sur le fait de savoir si l'islam est incompatible
avec le développement, certains trouvent pertinent de comparer le développement
de pays musulmans avec le développement de pays voisins, pour en conclure que
l'islam ne serait ni plus ni moins favorable qu'une autre religion au développement.
En
réalité, c'est la condition des femmes qui permet ou pas le développement.
Les pays qui maltraitent autant ou presque les femmes que les pays musulmans,
ont le même problème de développement. René Dumont avait également cité ce
facteur en Afrique. C'est la situation des femmes dans l'islam qui fait de cette
religion un facteur contraire au développement.
Ibn
Warraq parle du pouvoir des mollahs sur les foules :
"Il
est difficile pour l'Occident d'imaginer le
pouvoir qu'exercent les mollahs sur les masses, les poussant à perpétrer les
actes les plus vils, au nom de Dieu. Un groupe de musulmans hystériques,
manipulés par un mollah, a lapidé un enfant abandonné, au motif qu'il était
probablement le fruit d'une union illégitime et donc qu'il ne pouvait pas être
toléré. Une autre foule a coupé la main d'un homme parce que le mollah qui la
menait avait prétendu que cet homme était un voleur, sans preuve, sans procès,
juste sur la parole du mollah."
Citons
à ce propos les évènements les plus récents en Afghanistan :
"La
question, posée dans un article de l'hebdomadaire Aftab, paraissait anodine :
«Si l'islam est la dernière religion révélée, la plus aboutie, pourquoi les
pays musulmans sont-ils à la traîne du monde moderne ?» Une remarque jugée
blasphématoire par certains milieux de Kaboul puisqu'elle remettait en cause la
valeur du Coran. «La démocratie nécessite des sacrifices», répond
sereinement le «blasphémateur», Sayyed Mahdawi, libéré après une semaine
de prison. En attendant, Sayyed Mahdawi se sait en danger. Il est presque étonné
de ne pas encore avoir été tué alors qu'il a refusé la protection offerte
par le ministère de l'Intérieur. Dans l'entourage du Président, on assure que
le mettre en prison était le meilleur moyen de le protéger. La presse s'est déchaînée
contre lui, des manifestations ont été organisées et on a pu craindre
l'embrasement. " Libération, 29 juillet
2003.
Sur
l'évolution possible de l'islam Ibn Warraq affirme :
"Même
si nous concédons que les musulmans conservateurs ont interprété la charia à
leur façon, qu'est-ce qui nous donne le droit de dire que leur interprétation
est fausse et que celle des musulmans libéraux est authentique? Qui peut dire
ce qu'est l'islam authentique? Pour beaucoup de spécialistes, la charia demeure
l'essence de la civilisation islamique. En fin de compte, on peut interpréter
la charia avec une certaine souplesse, mais elle n'est pas pour autant indéfiniment
élastique."
"La
vérité, c'est que l'islam ne parviendra jamais à la démocratie ni au respect
des droits de l'homme aussi longtemps qu'il s'en tiendra à la charia et qu'il
n'y aura pas de séparation de l'Église et de l'Etat. Mais, comme Muir le fait
si justement remarquer : « Une religion réformée qui remettrait en question
l'autorité divine sur laquelle elles (les institutions de l'islam) reposent ou
qui essayerait, par des choix rationnels ou des compromissions, de mener à bien
un changement, ne serait plus l'islam. »"
Sa
conclusion est :
"L'occident
ne doit pas jouer avec la démocratie et doit renoncer à des politiques qui
compromettent ses principes pour des gains à court terme aussi bien chez lui
qu'à l'étranger.
L'essor
du fascisme et du racisme en Occident est la preuve que tout le monde n'est pas
amoureux de la démocratie. Par conséquent, la bataille finale ne sera pas nécessairement
entre l'islam et l'Occident mais entre ceux qui attachent du prix à la liberté
et ceux qui n'en attachent aucun."