Cercle
d'Etude de Réformes Féministes
Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté
Philosophie
du droit des femmes
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PARITE
COMME INDICE DE NON DISCRIMINATION
ET
NON COMME CRITERE DE REPRESENTATIVITE
La parité est un indice de non-discrimination, mais en aucun cas, un critère de représentativité.
Une représentativité liée au sexe serait contraire à la conception de l’être humain comme être pensant, être d’esprit, indépendamment de son sexe[1]. Elle irait contre tout le combat féministe qui s’est opposé à ce que l’on enferme les femmes dans un rôle prédéfini.
La
parité est une formule lumineuse pour rappeler l’idéal d’égalité entre
hommes et femmes en politique, pour rappeler que l'absence des femmes aux postes
politiques est le résultat de discriminations. Elle ne doit pas conforter d'idée
d'une aptitude différenciée des hommes et des femmes à l’entendement et à
l’action politique.
A supposer que la lutte contre la discrimination sexiste en politique soit un succès, cela ne signifierait pas forcément qu'il y aurait à tout moment, dans toutes les instances, autant d'hommes que de femmes aux postes exécutifs ou législatifs.
S'il n'y avait pas de discrimination, l'égalité serait sans doute atteinte, mais : 1- globalement ( concernant plusieurs élections ou choix de poste), 2 - et sur une longue période.
L'essentiel est que "statistiquement", au terme d'une période moyennement longue comprenant plusieurs élections, les assemblées et postes de responsabilité, des différentes régions et échelons, pondérés par le degré de pouvoir de chaque instance, il y ait une égalité entre les sexes, il y ait la parité.
Pourquoi s'interdire une assemblée composée majoritairement de femmes, par divers hasards et circonstances ? En face de partis prônant le retour des femmes, sauf des walkyries, à la maison, il y a sans doute des partis de femmes : pourquoi imposer aux uns et aux autres des règles qui conduiraient à leur donner une représentation en porte à faux avec leur idéologie, une représentation trompeuse ?
Pourquoi lutter seulement contre la discrimination sexuelle en politique ? La distinction sexuelle transcende toutes les catégories ? L'argument est bien faible. A propos de chacun de ces critères physiques ou socialement construit, on peut dire qu’il traverse toutes les catégories : quel que soit l’age ou la condition sociale, on est noir ou blanc …Sans compter qu'il existe entre les deux sexes des stades intermédiaires. Et pourquoi pas un quota croyants non croyants division métaphysique de l'humanité ..?
A vrai dire, on a l’air fines maintenant[2] face aux problèmes de « communautés » …
Lutter contre la discrimination en politique est indispensable[3]. La discrimination en politique fait partie du système discriminatoire qui forme un cercle vicieux : les femmes sont moins payées, moins disponibles, moins élues donc moins valorisées contre moins payées... Il faut attaquer la discrimination de tous cotés si l'on veut briser ce cercle.
En politique, cela passe par un certain nombre de mesures indirectes[4], mais cela peut aussi se faire par une sanction[5]. Etant donné qu'une surveillance au cas par cas parait impraticable, une sanction financière sur des bases "statistiques", en fonction du nombre de mandats proposés à des femmes durant une période de plusieurs années, parait être une bonne solution, à condition qu'elle soit suffisamment forte pour que les hommes des partis ne soient pas tentés de payer pour garder le pouvoir.
ELISSEIEVNA
[1]
voir commentaire par le CERF de l'article 22 de la charte européenne
: la Revue du CERF 2eme trimestre 2000
[2]
La constitution actuelle pose comme objectif "l’accès égal des
hommes et des femmes aux mandats", la loi de 2000 prise en vue
faciliter l’égal accès, sanctionne la non présentation d’un nombre égal
de candidats, la loi prévoit un point trois ans après la promulgation de
la loi, visiblement les partis politiques préférent payer que céder
les places de leurs leaders masculins à des femmes.
[3]
et conforme à la convention de 1979
[4]
voir, même référence, les propositions du CERF sur ce point.
[5]
les partis politiques français étant subventionnés, il est intolérable
que l'argent public finance la discrimination, finance une image du
politique comme masculin.