Cercle
d'Etude de Réformes Féministes
Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté
Philosophie
du droit des femmes
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LITSSO
VISAGE, PERSONNE & SECRET
LITSSO
Le
mot russe " litsso " signifie à la fois
visage, et personne.
Le visage est par quoi transparaît l'être de la personne, l'être qu'elle est, c'est à dire celui qu'elle donne à voir.
Il n'y a pas de personne sans visage, la mise à nu des corps signifiait[1] la dépersonnalisation, la réduction des êtres à l'état de bétail.
Il n'y a pas non plus de personne, de composition de visage, sans respect des secrets.
Pas de liberté, pour les personnes, sans respect de leur intimité, de leur vie privée.
Pas de possibilité, d'être, d'être soi-même, en étant transparent, sans espace à soi, privé, sans chambre à soi.. Un espace nécessaire pour se recomposer, à part soi, un visage, témoignage et masque de la réflexion intérieure, un espace sans dialogue autre qu'intérieur, sans autre pour vous parler, pour s'entendre penser, sans musique de fond.
Pas de vie de l'esprit, sans vie privée.
La transparence est totalitaire; la chasse aux secrets, sous prétexte de traumatisme ou autres : fort dangereuse...
La transparence, à force d'avoir peur des secrets, fini par l'inceste : l'autre, le parent n'a plus de secret, il est nu.
"Ecrivez votre biographie" dit le garde rouge, il doit tout savoir de l'ennemi du peuple pour lui inculquer la pensée du Président Mao; "Avouez vos péchés" dit l'inquisiteur qui torture, non pas pour faire souffrir, mais pour faire apparaître et corriger les mauvaises pensées; je veux savoir ce que tu penses avant que toi même ne l'ais pensé, afin de tout contrôler, tout le monde et tout, disent tous les totalitaires.
ESSAIS DE DEFINITIONS
PUDEUR
La pudeur est la conscience que l'on a, du secret de l'intime (corporel ou psychique) de soi, à garder pour soi; pour préserver autrui ou soi-même.
ATTEINTE A LA PUDEUR
Est ce qui éveille la conscience de l'intime d'une personne, en atteignant cet être intime, sans qu'elle l'ait permis.
En exhibant, en racontant son propre corps (ses sensations, ses manifestations), en regardant, en captant dans son regard le corps de l'autre, ou en en parlant, on peut porter atteinte au corps de l'autre, à l'intimité du corps et ses sensations de l'autre.
Le
pouvoir d'évocation des sensations, érotiques, ou relatives au propre et au
sale, fait que l'autre éprouve, ressent, dans son intimité physique, ce qui
est représenté devant lui, en est atteint.
"La
grivoiserie est comme une mise à nu de la personne sexuellement différente à
qui elle s'adresse. En prononçant les propos obscènes, elle contraint la
personne agressée à se représenter la partie du corps ou l'acte en question
et elle lui montre que l'agresseur se représente lui‑même de telles
choses." Freud Les mots d'esprit Gallimard 1988 (Imago Publishing co,
Londres 1940)
La
référence insistante à la vie intime d'une femme précise, la révélation
abusive, même indirecte, de sa vie de famille, donc sexuelle, l'insistance pour
qu'elle la révèle (mme ou mle ?) est une atteinte à sa pudeur.
C'est pourquoi les mots peuvent être des atteintes à la pudeur, c'est à dire ce que le code pénal appelle, de manière bien moins claire, des agressions, des atteintes sexuelles.
DECENCE
Fait de respecter la pudeur d'autrui (en ne lui imposant pas son propre corps, ou ses propres émois).
PRUDERIE
Excès de pudeur (défini par qui ? en général par des hommes estimant que la conscience qu'ont les femmes ce qu'elles ont à garder d'elles mêmes, est trop aigüe)
DISCRETION
Fait de peu divulguer, peu faire connaître, de ce qui est intime ou pas.
DROIT ET NON VERTU
Pour les femmes, la pudeur est avant tout un droit.
Tous les tartuffes font de leur pudeur une vertu, un devoir, puis se disent esthètes pour leur inventer un autre devoir de féminité, qui les rendraient responsables de la beauté du monde, et qui les obligeraient à se torturer pour être belles.
Sauf rarement, vis à vis, d'enfants, l'indécence d'une femme ne fait de mal à personne : parler de devoir est dès lors absurde.
La vertu de la pudeur n'est qu'une formule manipulatoire. Elle dit aux femmes qu'elles sont coupables du simple fait d'avoir un corps pouvant, heureusement, être désiré, elle dit aux femmes que leur corps ne leur appartient pas, qu'elle ne doivent le montrer que si on les y autorise, elle dit aux femmes qu'elles doivent accepter ces règles...
Au nom du devoir de féminité, les femmes sont pourtant obligées de dépenser un temps et des sommes considérables en vêtements et cosmétiques, sous peine de se voir exclues; souvent les vêtements ou chaussures imposées sont mauvais pour la santé, parfois même douloureux. Ceci est tellement admis qu'il ne vient à personne l'idée de protester ...
La pudeur, la conscience que chaque femme a de ce qu'elle a besoin de garder pour elle, est d'abord le droit pour elle de préserver son propre corps en fonction de ce qu'elle ressent elle même. Elle seule connaît son corps, ses perceptions. C'est le droit à l'intégrité physique.
Une femme a le droit d'être prude.
ELISSEIEVNA